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La Roumanie s'apprête à entrer dans l'Europe

La vigne - n°181 - novembre 2006 - page 0

En 2002, la Roumanie signe le partenariat pour son adhésion à l'Union européenne. A l'époque, son entrée semble bien lointaine. Le pays sort tout juste des années 90, très difficiles pour l'industrie vitivinicole. Le vignoble et les bâtiments sont dans un état catastrophique. La filière souffre d'un manque criant d'argent. La production a chuté de moitié par rapport aux années 70.
Selon le rapport d'évaluation de la Commission européenne, le pays a accompli d'énormes progrès entre 2003 et 2006. Il a réussi à dresser un inventaire de son vignoble, ce qui n'était pas gagné d'avance. Cet inventaire, daté de 2005, annonce 178 000 ha de vignes, produisant 5 à 6 Mhl. Mais seulement 85 000 ha portent des Vitis Vinifera. Ils produisent 3 Mhl, dont au plus 400 000 hl sont des vins dits de qualité. Tout le reste provient de 93 000 ha de variétés interspécifiques.
Le pays compte encore d'autres vignes, non inscrites à l'inventaire : 13 000 ha de raisins de table, 37 000 ha d'hybrides interdits, 9 000 ha de parcelles ne dépassant pas 100 m 2, et des vignes pour la consommation domestique.
Actuellement, la Roumanie met l'accent sur l'élimination des hybrides interdits et sur l'augmentation des vins de qualité. Elle effectue un travail important pour établir des projets clairs de replantations et évaluer les droits nécessaires. Grâce à un projet phare, elle s'est équipée en laboratoires d'analyses et de contrôles, mais le personnel pour les faire tourner reste insuffisant. Par ailleurs, de nombreux organismes et interprofessions, qui ont vu le jour depuis le début de la décennie, demandent à être coordonnés.

« L'entrée de la Roumaine dans l'Union européenne est une bonne chose pour le pays », estime Guy Tyrel de Poix. Ce Français, installé en 1995 avec sa société Serve, produit des vins haut de gamme. Selon lui, à ce jour, les vins roumains ne sont pas un réel danger pour les vins européens, en terme de rapport qualité/prix. A l'inverse, la suppression des taxes de douane sera certainement l'occasion pour les producteurs des autres pays européens de se faire une place sur ce marché de 22,3 millions d'habitants.
Déjà, en 2006, la Roumanie a manqué de vin à la suite d'une récolte désastreuse en quantité et en qualité. Pour y faire face, elle a augmenté ses importations. « Mais, à terme, elles ne devraient pas dépasser les 10 %, la Roumanie étant un pays de longue tradition viticole », poursuit-il.
Ce pays adhèrera à l'Union le 1 er janvier 2007. Il s'attend à voir arriver, après cette date, de nouveaux investisseurs étrangers qui l'aideront à développer ses atouts pour devenir un compétiteur sur le marché international.

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