En 2005, l'appellation Saint-Joseph a vendu 25 700 hl, le score le plus faible de ces cinq dernières années. L'AOC manquait de vin après les très faibles récoltes de 2002 et 2003. Cette année, rien de tel. Les opérateurs commercialisent les récoltes 2004 et 2005 à nouveau normales avec, respectivement, 37 343 et 35 961 hl. L'interprofession s'en réjouit. Dominique Toillon, du service économique, affirme : « D'après nos premières estimations, les sorties avoisineront 30 000 hl en 2006. » Le président du syndicat, Joël Durand, partage cet optimisme : « Nous sommes dans une phase de dynamisme. Les metteurs en marché ont plus de volumes, ce qui devrait leur donner une puissance commerciale supérieure. » Le directeur de la Cave de Saint-Désirat, Christophe Claude, n'est pas de cet avis : « L'équilibre entre l'offre et la demande n'est pas encore atteint, les stocks ne diminuent pas. » La cave, qui a fusionné avec celle de Sarrat, produit 50 % de l'appellation.
Le cru est constitué à 90 % de vins rouges. Concernant la commercialisation, le circuit de vente aux particuliers est en tête, suivi par la grande distribution. Il existe une centaine de caves particulières. L'atomisation de l'offre est une faiblesse, mais d'un autre côté, les ventes en direct sont une source de plus-value pour le cru. A la propriété, la bouteille est vendue entre 10 à 15 euros. En grande distribution, elle s'achetait 7,89 euros en août 2006. Le secteur traditionnel est aussi un circuit conséquent. D'après Christophe Claude, « c'est déséquilibré, car ce circuit ne représente que 15 % du marché national. Il faut aller sur des marchés non saturés pour le saint-joseph, comme la grande distribution et l'exportation ». Si le saint-joseph jouit d'une excellente réputation en France, il est méconnu à l'étranger. Seulement 12 % des volumes sont exportés. « Ce niveau est plutôt en retrait. Vu ses volumes, l'AOC ne peut pas jouer seule à l'exportation. Nous devons communiquer avec les autres crus et AOC de la Vallée du Rhône, au sein de l'interprofession », explique Joël Durand.