« Nous prenons notre destin en main. Nous allons travailler de nouveaux marchés et adapter nos produits à la demande », annonce Françoise Rion, présidente de la Cave de Sauveterre-de-Guyenne (Gironde).
Avec cinq autres coopératives (Caves de Genissac, de Blasimon, de Ruch, de Romagne et de Saint-Pey-de-Castets), la Cave de Sauveterre-de-Guyenne a scellé une alliance commerciale baptisée G6, le groupement des six, produisant des bordeaux, bordeaux supérieurs, des entre-deux-mers et des vins de pays de l'Atlantique. Ce groupement, sans structure juridique propre, s'appuiera sur les coopératives.
Il y avait urgence. Depuis 2000, leur chiffre d'affaires a baissé de 40 %, autant de moins pour leurs 550 coopérateurs. Un audit a mis noir sur blanc leurs forces et leurs faiblesses. Des chais régulés, des facilités de stockage, des produits de qualités : voilà pour les atouts.
Les handicaps ? Ce sont des vraqueurs qui écoulent 80 % de leurs 300 000 hl par le négoce. Ce dernier n'offre pas des prix rémunérateurs. « On observe des écarts de prix au tonneau (900 l) de 400 euros. C'est la loi de la jungle. Le viticulteur est exsangue », confie Françoise Rion, présidente de la Cave coopérative de Sauveterre-de-Guyenne.
Le G6 a embauché un directeur commercial, ex-responsable de l'exportation en Champagne. Il est chargé de vendre toute la production du G6, et de développer l'exportation et la bouteille. C'est lui qui traitera avec le négoce. Ainsi, les six caves ne parleront que d'une seule voix. Un directeur technique, « un chef d'orchestre » vient aussi d'être embauché pour professionnaliser les compétences des six caves.