Le prix du bordeaux blanc est marqué par une légère diminution due au retour à une récolte normale. « Les prix élevés en 2008-2009 étaient liés à la faiblesse de la récolte 2008, dans un contexte où les stocks étaient limités », explique Jean-Philippe Code, responsable du service économique du CIVB, le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux.
Le marché, qui a trouvé son rythme de croisière, vit à deux vitesses. « Les sauvignons qualitatifs sont recherchés dès le début de campagne. Sur les produits génériques, c'est plus compliqué », indique Bernard Farges, président de l'ODG des AOC Bordeaux et Bordeaux supérieur.
« En dehors des partenariats passés avec le négoce, il est difficile de vendre du bordeaux blanc », renchérit Xavier Coumeau, à la tête du syndicat des courtiers de Gironde.
Début décembre, à la cave des Hauts de Gironde, la commercialisation des blancs – en majorité des sauvignons – était bouclée à 80 % alors qu'elle avait démarré en octobre. « Nous affinons nos profils produits en collant aux besoins des négociants », indique Anne Cogny, œnologue de la cave.
A la demande du négociant CVBG, la coopérative travaille sur la vigueur de la vigne avec des apports azotés et ajuste les dates de récolte. « Nous souhaitons un sauvignon végétal et charnu. Nous voulions exacerber sa typicité. Notre souci est de nous caler sur le goût du consommateur », explique Thomas Drouineau, directeur des achats de CVBG.
Par ailleurs, le bordeaux blanc moelleux a aussi la cote. Philippe Cazaux, directeur de l'Union de Guyenne indique : « La demande est plus forte qu'en 2009. Bordeaux a récupéré les marchés que les côtes-de-bergerac moelleux avaient pris et qui ont une production plus faible aujourd'hui. »