Bordeaux veut les copeaux

« Copeaux : la fin d'un tabou », titre en une le journal Sud-Ouest le jour de l'ouverture du salon. Dans les pages intérieures, on découvre une interview d'Hubert Bouteiller, propriétaire du Château Lanessan, dans le Médoc. « Les copeaux, j'y crois », affirme cet ex-président du Comité régional de l'Inao, qui s'est lancé dans une campagne d'essais avec l'accord de l'institut. Sur le salon, les responsables bordelais reconnaissent qu'ils tentent d'empêcher la parution de l'arrêté voté par l'Inao en novembre, interdisant l'usage des copeaux dans les AOC. « Tous les carnets d'adresses sont ouverts. Nous activons nos réseaux pour expliquer au ministre qu'il ne faut pas signer l'arrêté », explique l'un d'eux. « Les Bordelais refusent d'être sous la coupe de l'Inao. Ils veulent l'AOC avec la libéralisation des densités de plantation et des pratiques oenologiques », révèle un responsable d'une autre région. Le 5 décembre, Allan Sichel, président du négoce, Alain Vironneau, président de l'interprofession, et Jacques Bertrand, président de la Fédération des grands vins, ont rendu publique leur position. Ils ont adressé à la presse une lettre où ils affirment que « la meilleure façon de maintenir en activité un maximum de viticulteurs consiste à leur accorder les mêmes droits qu'à leurs concurrents, notamment au regard des pratiques oenologiques internationales ». La fin d'un tabou !