Innovant, proposé à un prix attrayant, le système de pressurage par dépression produit des vins de presse de qualité. Les premiers utilisateurs se félicitent de leur achat.
La société Vinimat commercialise un système de pressurage par le vide. Celui-ci a été inventé par Alain Sciard, du Château Faurie de Souchard, à Saint-Emilion (Gironde). Le dispositif est composé d'une cuve en Inox, à chapeau flottant, et de trois scourtins, sortes de tapis circulaires servant de drains et facilitant l'écoulement des jus. Le premier est posé en dessous du marc, le deuxième au milieu et le dernier au-dessus.
Une pompe à piston, non vendue avec le système, crée un vide partiel qui provoque la descente du chapeau et l'extraction des presses vers une petite cuve. Un manomètre contrôle la dépression en continu. En fin de cycle, la pompe renvoie les vins de presse vers une cuve de vinification. Selon Vinimat, un cycle ne dépasse pas 50 min. La cuve, montée sur roulettes, peut servir de garde-vin le reste de l'année.
Il existe trois modèles de ce matériel : 12, 15 ou 18 hl, vendus respectivement 9 000, 9 400 et 10 500 euros HT. Tous les utilisateurs ont acheté celui de 15 hl.
Responsable technique du Château Plaisant, qui produit des premières Côtes de Bordeaux et quelques blancs secs, sur 23 ha à Capian (Gironde), Gwendal Jugan utilise ce système à dépression depuis l'année dernière. « Nous l'avons choisi, car son principe nous a semblé excellent pour obtenir des presses de qualité. De plus, il occupe beaucoup moins de place, et coûte trois fois moins cher qu'un pneumatique . »
Jean-François Ménard est propriétaire des 23 ha du Château La Bourrée, à Saint-Magne, en AOC Côtes de Castillon et Saint-Emilion. Il a acheté récemment ce matériel pour les mêmes raisons. Il souligne le prix « très raisonnable » et apprécie la souplesse d'utilisation. « Je peux travailler à mon rythme, cuve par cuve . »
A Saint-Pey-d'Armens, les Vignobles Rollet produisent 2 500 hl d'AOC Saint-Emilion et Côtes de Castillon sur 60 ha. Le directeur technique, Arnaud Chambolle, voit un autre intérêt à ce matériel. « Nous l'avons acheté en 2005, en remplacement d'un pressoir vertical que nous jugions beaucoup trop lent, vu les volumes importants que nous avons à traiter. Nous apprécions la rapidité de notre nouvelle acquisition. Nous ne mettons pas plus de 45 min pour effectuer un cycle complet . »
Gwendal Jugan, qui l'utilise pour ses 1 000 hl de rouges, souligne aussi ce gain de temps. « Le cycle remplissage, pressurage et vidage, ne dure pas plus de 60 min, avec un temps de pressurage qui varie entre 20 et 35 min. J'effectue deux cycles pour traiter une cuve de 90 hl. » Jean-François Ménard ne met pas plus de temps. Il a été séduit aussi par la simplicité de conception. « L'absence de mécanique et d'électronique sophistiquée évite tout risque de panne et d'accident pour l'opérateur. Ce pressoir impose simplement de disposer d'une excellente pompe à piston. »
Gwendal Jugan juge les vins de meilleure qualité que ceux issus d'un pneumatique, avec des avantages en plus. « Grâce à un robinet placé au niveau de la pompe, il est possible de déguster pendant le pressurage, et de stopper quand la qualité des presses est optimale pour les réintégrer aux jus de goutte. » Après avoir traité deux cuves de 150 hl en quatre pressées, Jean-François Ménard témoigne de la qualité du travail. « On tire moins de jus qu'avec un pneumatique, puisqu'il n'y a pas de rebêchage, et on récupère moins de lies. Cela facilite le débourbage. Je n'ai pas besoin d'enzymer, ce qui représente une économie substantielle. »
Arnaud Chambolle met également en avant la clarté des jus. « Je réintroduis presque la totalité des presses. Au début, le chapeau descend très vite, avec le manomètre qui reste à 0. On obtient quasiment des jus interstitiels. Pour améliorer l'écoulement, nous creusons un puits au milieu du marc. Ensuite, je ne pousse pas la dépression au-delà de 40 cm de Hg. » Il met l'accent sur le confort de travail. « Ce matériel est très silencieux. C'est un avantage non négligeable, car nous traitons de gros volumes et le pressoir fonctionne toute la journée. » Il apprécie la grande facilité de vidage, car le marc repose sur des drains équipés de cordes en Nylon sur leur pourtour. « On noue les liens au centre, et on utilise un chariot élévateur pour soulever d'abord le drain central où repose la moitié supérieure. On répète la même opération pour évacuer la moitié inférieure . » Les deux autres utilisateurs emploient eux aussi cette méthode, très pratique.