«Le public aime écouter des histoires»

Objectif Servir une stratégie haut de gamme avec des soirées lecture
Dans sa première vie professionnelle, Céline Meyer était libraire. Depuis cinq ans, elle est responsable de la clientèle particulière et du caveau de la Maison Josmeyer, à Wintzenheim (Haut-Rhin). Elle a transformé son amour pour la lecture en des soirées, au cours desquelles le public déguste entre sept et neuf vins, en écoutant des textes. « En 2006, j'ai choisi une couleur et un cépage, le bleu et le riesling. J'ai recherché des textes en rapport avec le bleu. »
Des auteurs classiques ou contemporains, mystérieux, drôles ou sérieux, des textes de deux minutes maximum : « Le public aime écouter des histoires, mais il faut varier pour ne pas ennuyer, il faut rester ludique . » Ces soirées ont débuté en 2005. Elles durent environ deux heures, le vendredi soir à partir de 19 h. Les dates sont annoncées sur le tarif de l'année.
Céline Meyer choisit un vin différent avant chaque lecture. Au départ, c'est l'une de ses amies qui lisait. En novembre, elle a fait appel à trois membres bénévoles d'un groupe de théâtre. L'objectif est d'alterner les voix d'homme et de femme pour dynamiser la dégustation. Après chaque lecture, Céline Meyer commente le vin. Le public peut intervenir. Ce sont des personnes de la région. Elles versent 5 euros/personne. « Cette somme ne suffit pas à couvrir les frais. » Jusqu'à présent, Céline et Isabelle, sa soeur, confectionnaient aussi une tartine en accord avec la thématique de la soirée et la servaient aux participants. Pour 2007, l'idée est de proposer un repas, composé de petits mets accordés aux textes et aux vins. Le prix de la soirée pourrait alors grimper à 25 euros/personne. « Ce sera peut-être un moyen d'élargir le public. »
Bilan Un premier noyau de fidèles
En moyenne, chaque soirée réunit trente personnes, « et il y a déjà des habitués », se félicite Céline Meyer. Mais au-delà de ce constat, l'impact commercial n'est pas mesurable. Le but principal n'est d'ailleurs pas financier. « Pour nous, il s'agit de trouver une autre manière de s'exprimer, d'être différent pour attirer les personnes au caveau. » L'entreprise vinifie chaque année les raisins provenant de 28 ha de vignes conduites en bio. Elle se place sur le haut de gamme. Le premier vin du tarif est un sylvaner à 7,90 euros/col, puis quatre Vins d'artistes entre 9 et 14,50 euros, une cuvée prestige à 17 euros, un grand cru de 25 à 26 euros et une vendange tardive à 38 euros.
A ces niveaux de prix, il faut trouver le moyen d'entretenir son image. C'est l'une des raisons d'être des soirées lecture et dégustation. « Nous espérons qu'elles seront également un moyen de fidéliser une clientèle, qui est sollicitée en permanence de toutes parts. Maintenant que la formule est rodée, nous allons porter nos efforts sur la promotion de nos soirées auprès des relais d'opinion et des médias. »