Retour

imprimer l'article Imprimer

archiveXML - 2006

Jean-Pierre Desclozeaux : dans ses dessins, il croque l'univers du vin

La vigne - n°182 - décembre 2006 - page 0

En quelques coups de mine à plomb et de crayons de couleur jetés sur du papier, Jean-Pierre Desclozeaux donne vie à ses dessins. Il adore le thème du vin.

Des milliers de dessins au compteur dont des dizaines sur le thème du vin. .. A 68 ans, Jean-Pierre Desclozeaux, dessinateur de presse, affichiste et illustrateur continue de carburer à l'humour. Il est né le 5 juin 1938 à Sernhac, « un petit village situé à un jet de pépin du pont du Gard ». Il est « un vrai Gardois » et revendique cette naissance au milieu des cerisiers, des vignes et des oliviers familiaux. Sa grand-mère Fernande fut cofondatrice de la cave coopérative du village en 1924, son père Guy en fut le président pendant vingt-cinq ans et son frère François pendant quinze ans. Alors, le thème du vin, il a trempé dedans depuis tout petit et il adore. Grand, costaud, avec une large et longue barbe poivre et sel façon Jaurès, Jean-Pierre Desclozeaux est un rebelle. « L'humour vient des coups de pied au cul que j'ai pu prendre », raconte-t-il. Elevé par les jésuites, il en garde « un détestable souvenir ». Mais c'est en les caricaturant qu'il a commencé pour ainsi dire sa carrière.

Plus tard, il découvre ébloui le monde du cirque. Et puis un jour, c'est la révélation : il tombe en extase devant une affiche du célèbre affichiste Savignac. Il a trouvé sa voie. Pendant quarante-cinq ans, il publie ses dessins dans la presse ( Elle, Le Nouvel observateur, Télérama ...), réalise des illustrations et des affiches d'expositions.
Depuis vingt-cinq ans, il a l'extrême plaisir d'illustrer la rubrique gastronomie du journal Le Monde.
Le petit livre Cul sec, paru en 2002, est une compilation de 120 de ses dessins publiés à la gloire du divin nectar. « Son petit frère devrait bientôt voir le jour. »
Depuis 1997, il met en scène les aventures d'un chien qui s'appelle Merlot, nommé d'après le cépage bordelais, qui répond à un clown. « La lecture du dessin doit être la plus simple possible », affirme-t-il. Lorsqu'il cherche une idée, il la rumine, la « mature », la triture toute une journée... Et lorsqu'elle est prête il se « met à table », celle de son atelier, et la couche sur le papier à grands traits.

Il travaille simplement : au crayon de couleur et à la mine de plomb. Jour et nuit, il dessine, il déforme la réalité, il accentue les traits qu'il voit. En toute heure et en tout lieu, il ne se déplace pas sans de minuscules Post-it. C'est là qu'il inscrit ses inspirations lorsqu'elles « giclent », qu'il jette à la va-vite l'ébauche d'un dessin qui lui traverse l'esprit.
La confrérie des copeaux, les étiquettes des petites récoltes de Nicolas ou de son ami vigneron Paul Avril (Le petit vin d'Avril)..., il enchaîne. Sur un dessin réalisé pour les vins de sable Listel, on voit des barriques dont le vin gicle à l'image des puits de pétrole. Le dessin donne une grande liberté. On peut prendre le contre-pied de la réalité. Il laisse des portes ouvertes au charme à la poésie, à la rêverie. « Mon métier, c'est de jouer avec les choses. Je m'amuse. Si ce que je fais diverti d'autres personnes, c'est bien aussi. »

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :