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La collecte d'arsénite de soude rencontre un franc succès

La vigne - n°182 - décembre 2006 - page 0

Lors des premières collectes d'arsénite de soude dans le Vaucluse et en Charentes, les vignerons se sont précipités en masse pour ramener leurs bidons. Une opération hautement sécurisée.

Les 10 et 11 octobre 2006, grand branle-bas de combat dans le Vaucluse : c'est ici la première des opérations de collecte d'arsénite de soude. Dès l'ouverture à 8 h, les vignerons se sont pressés de ramener leurs bidons. « Nous avons eu beaucoup de monde jusqu'à 10 h30. Nous n'avons même pas eu le temps de boire un café », relatent les agents sur le site d'Agrotech 84, à Sainte-Cécile-les-Vignes, l'un des sept distributeurs du département qui ont ouvert leur dépot à la collecte.
Pour faciliter les choses, la CAPL-Ecovigne, à Sablet (Vaucluse), a organisé un circuit à sens unique sur son site. Malgré cela, « le premier jour, il y a eu une file d'attente pendant deux heures. Entre huit et quinze véhicules attendaient », raconte Patrick Bosone, responsable.
Même constat en Charentes où la collecte s'est déroulée du 7 au 9 novembre sur huit sites. Le premier jour, chez les Etablissements Piveteau, à Jurignac (Charente), des vignerons étaient présents avant l'ouverture. Les agents ont à peine eu le temps d'installer le dispositif. Toute la matinée, ils ont récupéré les bidons, les ont mis dans les box-palettes prévus à cet effet et ont rempli les documents administratifs. Face à l'affluence, ils ont des difficultés à suivre. Et les vignerons ont dû patienter parfois pendant une demi-heure. « Je pensais qu'il suffisait de poser ses bidons dans un coin et de repartir. Là, j'ai un rendez-vous chez le dentiste et je vais être en retard », explique une retraitée.
Pareil sur le site de la Coopérative agricole de Charente, à Jarnac. « On a dit aux vignerons qu'ils devaient attendre chacun leur tour », rapporte un employé de ce site. Ce qu'ils ont fait de bonne grâce.

Dans la file d'attente, les discussions ne manquent pas. Beaucoup tournent autour de l'aberration de l'interdiction de l'arsénite du jour au lendemain, sans délai d'écoulement possible des stocks, de l'explosion des maladies du bois dans les vignes, mais également de la dangerosité du produit.
« La collecte de ce produit est une bonne chose. L'arsénite de soude est dangereux. Mais j'aurais préféré qu'on nous laisse la possibilité de l'épandre », explique un vigneron de Bouteville (Charente), qui est détenteur de 165 l d'arsénite.
Beaucoup ont été surpris de toutes les précautions prises pour la sécurisation de l'opération. La tenue du personnel déchargeant les produits des véhicules était la source de quelques railleries. « Voilà les cosmonautes », « Ma parole, vous transportez du plutonium ? » ou encore « C'est Tchernobil ! ». Si de nombreux vignerons ont trouvé le dispositif normal, pour d'autres, c'était « un peu du cinéma ».
Sur chaque site, Adivalor, les chambres d'agriculture et la MSA tournaient afin de vérifier le bon déroulement des opérations. Ils n'ont pas eu à déplorer de souci majeur. Ils n'ont pu que constater le succès des premières collectes, comme l'indique Michel Grenot, président de Syntéane et de la Fédération régionale des coopératives agricoles de Poitou-Charentes : « Les retraités ont bien répondu présents. Je suis satisfait de l'émulation qu'il y a autour de cette collecte. C'est une bonne chose pour la santé et l'environnement. » Ce succès résulte de la forte implication des distributeurs partenaires, des chambres d'agriculture, de la MSA qui a écrit aux vignerons actifs et retraités, et d'Adivalor. Bref, de la mobilisation de toute une filière.

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