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2006, les régions redressent la barre

La vigne - n°183 - janvier 2007 - page 0

L'année dernière, les ventes se sont redressées. Trois régions ont jeté les bases d'une gestion concertée de l'ensemble de leurs vins.

L'année 2006 restera comme celle de la reconquête. A l'exception du Languedoc-Roussillon et du Beaujolais, toutes les régions françaises ont relancé leurs ventes à l'exportation, certaines de manière spectaculaire. Presque toutes ont aussi enrayé la baisse des ventes en France. Les vignerons et les négociants sont retournés à la bataille commerciale. Leur pugnacité a porté ses fruits. Mais rares sont ceux pour lesquels ce redressement se traduit par un enrichissement. Et pour cause. Dans bien des vignobles, il reste tellement de stocks que les négociants n'ont que l'embarras du choix. Et à l'autre bout de la chaîne, les consommateurs n'acceptent pas les hausses de prix.
Dans ces conditions, il est très difficile, voire impossible de faire progresser les cours du vrac.

2006 restera aussi comme l'année de la mise en place de l'organisation par bassin de production. Certes, Bordeaux ne semble pas encore prêt à travailler avec Bergerac, et le Beaujolais et la Bourgogne se considèrent toujours comme deux mondes différents.
Mais dans le Val de Loire et dans le Midi, les choses semblent avancer dans le bon sens. Le comité de bassin du Val de Loire est né le 7 juin à Orléans (Loiret). Il s'étend du Pays nantais à l'Auvergne, couvrant six régions administratives et quatorze départements. Bon an mal an, on y produit 3 Mhl d'AOC, 600 000 hl de vins de pays et 400 000 hl de vins de table. « Nous souhaitons distinguer les vins d'appellation et les vins de pays, les deux devant se retrouver sous la bannière Loire. Nous sommes totalement opposés à la segmentation des appellations en deux catégories », résume Pierre Aguilas, président de la Confédération des vignerons du Val de Loire.
Un document, parafé par toute la filière régionale, a été déposé au ministère de l'Agriculture en novembre. Il propose que les vins de pays du Jardin de la France deviennent les vins de pays du Val de Loire, afin qu'ils apparaissent clairement comme la base de la pyramide de l'offre régionale. A Viniflhor, le dossier a reçu un avis favorable. Mais l'Inao rappelle « les obstacles liés aux règles de protection des noms d'appellation d'origine contrôlée ». Malgré cela, l'administration laisse entrevoir une issue favorable au cours du premier trimestre 2007.
En Languedoc-Roussillon, les quatre interprofessions (AOC du Languedoc, AOC du Roussillon, VDP d'Oc et Anivit) se sont fédérées au sein d'Inter-Sud de France. Elles prévoient de fusionner en 2008. Cette fédération a lancé, dès l'été, sa première campagne de communication sous la bannière Sud de France.

Les opérateurs ont bien accueilli cette marque, la jugeant porteuse de valeurs positives, liées à la qualité de vie méridionale. Inter-Sud souhaite l'utiliser en grandes surfaces, dans le cadre d'un linéaire où se retrouveraient tous les vins du Languedoc-Roussillon. L'offre régionale gagnerait ainsi en visibilité. Mais ce dossier piétine car, au sein des appellations, certains refusent que leurs bouteilles côtoient des vins de pays. « Que le gouvernement tranche », exigent des professionnels.
En 2006, les quatre interprofessions ont également convenu qu'il fallait ajuster l'offre aux débouchés, sur chaque segment. L'idée serait de rétrograder en vins de table, dès la déclaration de récolte, tous les excédents de VDP et d'appellation. Ces excédents finissent de toutes façons en vin de table par le jeu des replis. Mais cette idée n'a pas abouti l'an dernier.
Dans le Sud-Ouest, l'embryon d'une interprofession régionale a vu le jour en septembre, sous la forme d'une « association de préfiguration ». Celle-ci regroupe l'interprofession des vins du Sud-Ouest (CIVSO), celle de Cahors et la section régionale de l'Anivit. Elle réunit les producteurs et les négociants des huit départements de Midi-Pyrénées, des Landes, des Pyrénées-Atlantiques, et du sud du Lot-et-Garonne. Cette association réfléchit à des règles de travail à l'échelle du bassin, et à une politique commune de gestion de l'offre et de promotion. Mais cela ne va pas sans interrogations. Quoi de commun, par exemple, entre des AOC rouges vendues en France et des VDP blancs exportés ? Selon le Syndicat des VDP des Côtes de Gascogne, « la proposition de travailler avec les AOC de Midi-Pyrénées remet en cause notre organisation. Nous devons nous assurer que les Côtes de Gascogne bénéficieront de cette nouvelle organisation ». Les marchandages vont bon train. Pourvu qu'ils aboutissent à la mise en ordre de bataille des régions !

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