ImprimerSoutenue par la croissance générale de la consommation de rosés, la Provence a plutôt bien tiré son épingle du jeu lors de la dernière campagne.
Les Côtes de Provence affichent un bilan positif, surtout en volume. Les sorties ont atteint un record de 978 000 hl, toutes couleurs confondues. Pourtant, le début de campagne a suscité des inquiétudes. Les stocks au 31 juillet 2005 dépassaient 500 000 hl et la récolte 980 000 hl.
« Heureusement, la qualité du millésime et le dynamisme commercial de nos opérateurs ont fait sensiblement progresser les ventes. Avec une commercialisation record et une diminution du stock en fin de campagne, la situation est saine sur le plan volumique. Cette performance des ventes est due, en partie, à une baisse des cours du vrac. Le prix moyen du côtes-de-provence rosé est passé de 115 euros/hl en 2004-2005 à 92 euros en 2005-2006. Les cours ont souffert des perspectives de déséquilibre qui s'annonçaient. Mais ces cours bas ont permis de reconquérir certains marchés d'entrée de gamme », explique Marc Rolley, directeur du syndicat.
La nouvelle campagne débute sous de meilleurs auspices que l'an passé, avec des stocks moindres et un volume récolté estimé à 930 000 hl, soit 5 % de moins qu'en 2005. L'appellation a souscrit 10 000 hl à la distillation, surtout des vieux vins rouges et quelques rosés de millésimes antérieurs. « Nous ne faisons pas preuve d'un optimisme béat, mais les fondamentaux sont désormais bien orientés », conclut-il.
Quant aux Coteaux d'Aix-en-Provence, les sorties de chai ont dépassé les 180 000 hl, soit + 25 %. Avec 179 000 hl, la récolte 2005 était inférieure à la moyenne, entre 185 000 et 190 000 hl. « Finalement, la campagne a été bonne, en dépit d'un démarrage lent. L'augmentation des volumes commercialisés est principalement due aux rosés », confie Michèle Naslès, présidente du syndicat.
Les stocks en rosés ont diminué, mais ceux en rouges se sont alourdis. L'appellation a souscrit 12 300 hl à la distillation. Concernant les cours du vrac, Michèle Naslès explique : « Les prix avaient trop augmenté pour le millésime 2003. Il s'en est suivi une forte chute lors de la campagne suivante. En 2005-2006, les prix se sont stabilisés autour de 90 euros/hl pour les rosés. »
L'appellation la plus en difficulté est celle des Coteaux varois. La situation était préoccupante dès le début de 2005-2006. Les stocks atteignaient 77 000 hl, alors que les sorties de chai de la campagne précédente s'élevaient à 87 000 hl seulement. Et la récolte 2005 était abondante, avec 108 000 hl vendangés. De quoi créer des inquiétudes.
Le président du syndicat, Daniel di Placido, tempère : « Les sorties de 2005-2006 n'ont pas été aussi catastrophiques que prévu, puisqu'elles ont augmenté de 3 % par rapport à celles d'avant. L'abondance de la récolte 2005 est due aux nombreuses vignes entrées en production. Nous aurions dû limiter les volumes, vu la crise. Nous traînions de gros stocks. Les producteurs ont souscrit plus de 40 000 hl à la distillation. Cela a remis les compteurs à zéro. Il va falloir être dynamique au niveau commercial. Nous ne pouvons pas reproduire une telle situation. » Une fois les volumes distillés déduits, il resterait 58 000 hl de stocks.
Une mise en réserve est prévue sur des rosés 2006. Les Côtes de Provence bloqueront 5 % de la récolte agréée et les Coteaux varois 10 %. La réserve est collective, mais sa levée pourra être individuelle. L'interprofession des vins de Provence affiche clairement ses ambitions. Le président, Jean-Jacques Bréban, a donné le ton lors de l'assemblée du CIVP le 28 novembre dernier : « Du fait des difficultés du rouge et de la demande accrue en rosé, la Provence est attaquée dans c...s sa position de leader en rosé. c...s Il est indispensable, voire vital, de se doter clairement d'une vraie stratégie de leader. »
Pour ce faire, l'interprofession concentre ses forces sur la conquête des marchés d'exportation.
