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LES PIEDS ATTEINTS par l'eutypiose se repèrent par leurs rameaux rabougris. © IFV
L'eutypiose fait moins parler d'elle que l'esca ou le BDA, mais la maladie n'a pas disparu. Les symptômes sont surtout visibles lors de printemps pluvieux. Les pieds atteints se repèrent au printemps par des entre-noeuds courts et des rameaux rabougris. Dans les zones concernées, la prophylaxie reste de mise. Avant la taille, brûlez les souches et les bois morts ou stockez-les à l'abri du vent. L'IFV recommande également de vérifier à la plantation la solidité du point de greffe sur les plants et de réaliser l'épamprage à l'aide d'un sécateur et non à la main.
Éviter les tailles mutilantes. « La taille tardive, plus particulièrement en période des pleurs, permet d'éviter les contaminations », souligne Philippe Larignon, spécialiste des maladies du bois à l'IFV. « Les vignes les plus âgées et les plus touchées doivent être taillées en premier, les autres le plus tard possible, rapporte Vincent Dumot, du Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC). La réceptivité des plaies de taille à l'eutypiose décroît au cours de l'hiver. »
L'IFV conseille aussi d'éviter les tailles très mutilantes et préconise de badigeonner les plaies avec un mastic à base de goudron de pin. « Cela assure une très bonne protection face à Eutypa lata, l'agent de l'eutypiose, lorsque les contaminations ont lieu le lendemain et jusqu'à quinze jours après la protection », explique Philippe Larignon. Vincent Dumot n'est pas du même avis : « Nous avons réalisé un essai dans des vignes plantées à 3 mètres. L'application de mastic représentait 20 heures de travail par hectare et n'entraînait pas de diminution significative de symptômes. Nous recommandons le mastic seulement pour les recépages réalisés hors période de pleurs. »
Un produit est homologué contre l'eutypiose : Esquive WP. Il contient une souche de Trichoderma atroviride, un antagoniste d'Eutypa lata. Il s'applique après la taille, en l'absence de pluies, en badigeonnage ou en pulvérisation. Mais pour Philippe Larignon, « la protection des plaies de taille par une substance active appliquée par pulvérisation est illusoire », la quantité de produit sur la plaie étant insuffisante pour contrer Eutypa lata.
