L'ochratoxine A (OTA) est une mycotoxine produite par Aspergillus carbonarius. Ce champignon peut s'installer sur les raisins dès la véraison et se développer fortement à l'approche de la maturité. Il affectionne l'humidité, le soleil et les températures élevées. Le bassin méditerranéen est donc pour lui un lieu de choix. Dans l'Union européenne, la teneur en OTA dans les vins ne doit pas dépasser 2 µg/l. « L'OTA est un problème ponctuel. Nos analyses montrent que les vins bruts présentant des teneurs supérieures à la norme sont très minoritaires », note Jacques Rousseau, le responsable des services viticoles à l'ICV. Selon lui, la principale cause du développement d'Aspergillus carbonarius au vignoble est une mauvaise maîtrise des vers de la grappe. « Comme pour le botrytis, les chenilles peuvent véhiculer les spores du champignon et les inoculer directement à l'intérieur des grappes lorsqu'elles perforent les baies. »
Une lutte efficace contre les tordeuses est donc essentielle. De même qu'un bon contrôle de l'oïdium. Évitez également les entassements de feuillage et aérez les grappes par des relevages et des effeuillages. Si cette prophylaxie ne suffit pas, appliquez un antibotrytis homologué contre le champignon producteur d'OTA. Ces produits se positionnent au stade C (véraison) ou D (quinze jours après la véraison) des programmes antibotrytis. Attention toutefois à bien respecter les délais d'emploi avant récolte.
Si Aspergillus carbonarius s'est quand même développé, triez les raisins à la parcelle si vous vendangez manuellement. Si les teneurs en OTA dans les moûts sont élevées, adaptez vos process de vinification. Raccourcissez la durée de cuvaison et réalisez un collage avec du charbon oenologique. Toutefois, cette opération n'est à pratiquer qu'en ultime recours car ce traitement modifie les arômes et la couleur.