Les dégâts générés par l'érinose peuvent être impressionnants. Il s'agit de galles boursouflées verdâtres puis rougeâtres qui apparaissent au printemps sur la face supérieure des feuilles. Elles s'accompagnent d'un feutrage dense et blanc sur la face inférieure. Leur origine ? Un phytopte nommé Colomerus vitis. « Les attaques peuvent perturber la photosynthèse », note Cédric Elia, de l'Adar des Deux Rives, en Gironde. Dans les cas graves, elles nuisent au développement des jeunes pousses et font avorter les fleurs. Heureusement, la plupart du temps, elles sont sans conséquences.
« On voit la maladie ponctuellement, au printemps, mais elle a peu d'impact. Nous n'avons jamais eu à préconiser des traitements spécifiques », rapporte Claire Bontemps, conseillère viticole à la chambre d'agriculture du Var. Marie-Noëlle Lauer, de la chambre d'agriculture d'Alsace, confirme : « Le riesling est un cépage sensible à la maladie. C'est spectaculaire mais sans gravité. Nous ne conseillons aucune lutte spécifique. » Effectivement, la plupart du temps, le soufre appliqué contre l'oïdium freine l'érinose. Toutefois, dans les parcelles très infestées l'année précédente, on peut envisager un traitement au soufre mouillable entre les stades bourgeon dans le coton et pointe verte, à la dose de 2 kg/hl. Il faut alors bien mouiller les ceps. D'importantes populations de typhlodromes, prédateurs de Colomerus vitis, peuvent aussi prévenir l'apparition de l'érinose.