« Il y a peu de transactions en bordeaux blanc pour l'instant, constate Xavier Coumau, courtier à Bordeaux. Les volumes échangés sont plus faibles qu'en 2008. » Fin novembre, les échanges de bordeaux blanc sec accusaient une chute de 12 % par rapport à 2008 et de 35 % par rapport à 2007.
Pour Jean-Philippe Code, directeur du service économique du CIVB, la faible récolte de blancs secs en 2008, avec des rendements autour de 30 hl/ha, avait précipité les achats. « Les acheteurs savaient qu'il n'y aurait pas assez de stocks, explique-t-il. Alors, les ventes s'étaient accélérées. »
En 2009, les rendements sont revenus à un niveau correct, entre 55 et 65 hl/ha. La disponibilité est bien plus conséquente. « Il n'y a donc plus d'urgence », poursuit Jean-Philippe Code. On s'oriente plutôt vers une gestion en flux tendus. « Les négociants dégustent beaucoup, mais leur demande reste limitée, ajoute Xavier Coumau. Avec la crise, le négoce reste prudent. Les achats s'étaleront probablement au fur et à mesure de la demande. »
Côté prix, la rareté de l'offre en 2008 avait créé un appel d'air, les faisant grimper de 937 € à 1 146 € le tonneau de 900 litres. « Les cours ont diminué, se rapprochant de ceux de 2007, estime Xavier Coumau. Mais la production est encore habituée aux cours de 2008. » Elle ne veut pas céder.
A la fin du mois de novembre, le cours moyen du 2009 se situait à 1 076 € le tonneau, soit 120 € l'hl. Allan Sichel, négociant à Bordeaux, n'est pas inquiet. « Le millésime est bon, les volumes sont en hausse et les prix corrects, annonce-t-il. Il faut en profiter pour redynamiser les échanges, afin que les cours ne s'effondrent pas. » Il rappelle que, si les transactions sont en baisse, les plus gros marchés sont attendus pour début 2010, voire pour le printemps.