Attentisme sur un marché mou. Tel pourrait être le résumé des mouvements observés sur l'AOC Bordeaux rouge en ce début d'année. A six mois, les volumes échangés sont pourtant supérieurs de 27 % à l'an dernier. Mais la dernière campagne avait subi les ravages de la crise, les volumes se situant très loin de ceux enregistrés il y a trois ou quatre ans.
Pour Jean-Philippe Code, rien n'est perdu. Le directeur économique de l'interprofession précise que « l'essentiel des échanges va s'opérer de janvier à avril ». Mais des courtiers comme Eric Echaudemaison s'inquiètent de voir « une logique du coup par coup » s'installer durablement du côté des acheteurs. « Le négoce se sécurise en stockant le moins possible et n'achète que ce qu'il vend. Il est sous la pression des banques qui commandent ce déstockage. » Aucun acheteur ne veut se retrouver avec du stock qui le pénaliserait en cas de chute des cours. C'est donc la production qui assume et supporte le coût des stocks. La cave coopérative de Monségur produit, bon an, mal an, 60 000 hl de Bordeaux rouge. Son directeur Eric Sauvin observe « un début d'activité en janvier sur le millésime 2009, mais plutôt axé sur les lots qualitatifs, pour des prix avoisinant les 900 euros le tonneau (900 l). Il y a du retard dans l'alimentation du marché, car il n'y a pas de vue à long terme. En décembre et janvier, ce sont surtout les marchés déjà conclus en 2009 qui ont été retirés. »
Jean-Philippe Code précise : « En janvier, 60 % des échanges ont porté sur le millésime 2009, avec une fourchette de prix démarrant autour de 750 euros par tonneau sur de petits volumes et montant jusqu'à 1 050 euros sur des volumes importants. La situation à l'export reste délicate. Le négoce est très prudent. Nous allons clairement vers un système de flux tendus. »