Le collectif des viticulteurs de Gironde planche sur un projet de création d'un GIE qui centraliserait l'offre de vrac de ses membres et mettrait le paquet à l'export, tout en utilisant les lieux de stockage et les unités de mise en bouteilles existantes.
« Squeezer les intermédiaires »
« Il ne s'agit pas de créer un négoce de plus, ce qui est coûteux en capitaux », explique Renaud Jean. Le vice-président du collectif plaide en faveur d'une structure « facilitatrice » qui « squeezerait » les intermédiaires et qui « obligerait le négoce à faire son travail, à chercher des marchés, plutôt que de se contenter du moins-disant. »
Ce GIE tiendra sa première réunion le 16 avril. Il devrait être doté d'une charte « Vigneron paysan d'Aquitaine » qui ne serait pas un signe qualité organoleptique mais une garantie du retour de la valeur ajoutée à la production, dans l'esprit du commerce équitable.
Du côté du collectif des viticulteurs interappellations, on penche pour la création d'une plate-forme de vente sous le statut d'une SCIC, une société coopérative d'intérêt collectif. « C'est un statut juridique souple, avec plusieurs collèges », indique Daniel Fénelon, coprésident du collectif. Lui aussi répète que, devant les prix dérisoires pratiqués par le négoce, « mieux vaut prendre en main la commercialisation et supprimer les intermédiaires. » Et il veut tester la même recette que le GIE : utiliser les capacités de stockage et d'embouteillages existantes.
GIE ? SCIC ? Bernard Farges, président de l'ODG des bordeaux et bordeaux supérieur assure qu'il ne faut pas « flinguer d'entrée des initiatives qui iraient explorer de nouvelles pistes commerciales ». Avec son ODG, il réfléchit à la régulation des prix à la production. Pour l'instant, il ne veut pas s'étendre davantage sur le sujet. « Nous devons arriver à mettre en place des stabilisateurs de prix pour éviter les spéculations à la baisse », se contente-t-il d'indiquer.