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Chaque année, les organisateurs jouent la carte « populaire » en tête d'affiche. Cette année, ils avaient convié Raymond Poulidor (au centre).
La Fête des vins propose diverses animations, mais le rendez-vous le plus prisé reste le salon des vignerons, qui a accueilli cette année 4 000 visiteurs en deux jours. © PHOTOS P. TOUCHAIS
Tous les ans, la Fête des vins d'Anjou donne lieu à l'élection de Miss Anjou. Elise Denis (à droite) a reçu le titre devant Tiphaine Le Hir pour cette édition. © UPGV
On l'appelait « foire », elle est devenue « fête ». Terme plus qualitatif sans doute dans l'esprit des organisateurs. Depuis cinquante ans, ils se mobilisent pour faire de la Fête des vins d'Anjou, à Chalonnes-sur-Loire, un grand rendez-vous convivial et populaire. La dernière édition, qui s'est tenue les 27 et 28 février, a rassemblé quelque 4 000 visiteurs.
Le temps d'un week-end, la fête et son armée de deux cents bénévoles, propose un copieux menu d'animations autour d'un salon des vins : foire à la brocante, randonnée pédestre accueillant un millier de marcheurs, marché des producteurs, grand défilé des confréries vineuses de l'Anjou-Saumur, soirée cabaret avec l'élection de Miss Anjou, défilé de mode, etc.
Trois cents billets de trains offerts pour voyager sans risque
Longtemps, les organisateurs ont invité des Miss France pour attirer le public. Cette année, ils ont changé de tête d'affiche. Ils ont misé sur Raymond Poulidor, une valeur sûre parmi les figures populaires. Amateur de vins, l'ancien cycliste a sacrifié au rite des intronisations et est venu dédicacer son livre intitulé « Le Poulidor ». « C'est un clin d'œil pour démontrer que le vin consommé modérément n'est pas antinomique avec le sport », indique Dominique Pairochon, président de la fête.
La Fête des vins d'Anjou est née en 1960, à une époque où les vignerons avaient besoin de développer la vente directe. Cette première édition était placée sous les meilleurs auspices avec la présentation du millésime 1959, resté légendaire en Anjou.
Depuis, « la fête a su traverser le temps et s'adapter, souligne le président. Nous insistons beaucoup, depuis plusieurs années, sur la dégustation. Une initiation à la dégustation est d'ailleurs organisée par la maison familiale de Chalonnes. »
La prévention est également à l'ordre du jour. L'Union de producteurs des grands vins de Loire, Layon, Aubance, organisatrice de la fête, a engagé des partenariats avec la Prévention routière et avec la SNCF. Cette année, le comité d'organisation a offert trois cents billets de trains, au départ des gares d'Angers et de Cholet, avec le soutien du conseil régional des pays de la Loire, du conseil général de Maine-et-Loire et de l'interprofession. Les bénéficiaires ont pu venir et surtout, repartir sans risque.
Du côté du salon des vins, une quarantaine de producteurs sont installés sur une barrique identique en guise de comptoir. Tous proposent leurs vins à la dégustation, avec une petite nouveauté cette année, l'arrivée de producteurs de chinon, de bourgueil et de muscadet. Histoire de ne pas oublier que l'Anjou fait partie du Val de Loire viticole.
Survivante
« Nous participons à cette fête depuis au moins vingt-cinq ans, souligne Sylvie Cady, viticultrice dans la commune voisine de Saint-Aubin-de-Luigné. Nous visons ici la clientèle locale. En lui faisant déguster nos vins, nous cherchons à la faire venir dans notre cave. »
Vigneron dans le même village, Hervé Tijou, du château de Bellevue, est attaché à ce rendez-vous. « Nous faisons huit salons dans l'année, en France et à l'étranger, mais nous tenons à venir ici pour entretenir la clientèle locale, mais aussi pour soutenir cette fête, qui est la dernière fête des vins dans notre département. A une époque, chaque canton avait sa foire aux vins. Dans le département de Maine-et-Loire, il n'en reste plus qu'une. Cette fête fait partie de nos traditions. Il ne faut pas la lâcher. »
