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ALAIN ROUSSEAU (en polo noir), vigneron à Thouarcé (Maine-et-Loire), explique la nature du sol et du sous-sol à un groupe de randonneurs.
LA BOULE DE FORT est une des attractions locales découvertes par les randonneurs.
PAUSE DÉGUSTATION. Margaux et David, un jeune couple amateur de vins, découvrent le bonnezeaux. Séduits par l'opération, ils l'arment : « L'année prochaine, nous remettrons ça. Nous irons découvrir une autre appellation du Val de Loire. » © PHOTOS P. TOUCHAIS
Thouarcé (Maine-et-Loire), samedi 7 septembre à 14 heures. Les vignerons de l'AOC Bonnezeaux sont à pied d'œuvre. Quatre cent cinquante marcheurs se sont inscrits à leur randonnée annuelle dans les vignes, mais ils savent que d'autres viendront à l'improviste. Ils ont vu juste. En tout, ils accueilleront 550 personnes durant cette après-midi dans le cadre de Vignes, vins et randos. Cette opération lancée par Inter-Loire a fêté ses 10 ans cette année, réunissant 9 000 marcheurs répartis sur quinze parcours entre Muscadet, Anjou, Saumurois et Touraine.
Devant le Relais de Bonnezeaux, une ancienne gare transformée en restaurant, un groupe de 40 à 50 randonneurs part toutes les 10 minutes avec un producteur à la découverte de l'appellation et de ses coteaux. Chacun a sa besace – que les organisateurs ont distribuée au départ – contenant un verre, un porte-verre, un crayon de bois, un quiz sur l'appellation, la carte de la randonnée et une pomme.
Alain Rousseau, vigneron à Thouarcé, mène l'un des groupes. Tout en marchant, il donne quelques chiffres : « Bonnezeaux, c'est 90 ha et 45 producteurs. » Première halte après l'ascension d'un coteau pentu. Après avoir laissé les marcheurs admirer le paysage, il leur demande d'observer le sol et le sous-sol, puis de se saisir de quelques morceaux de schiste ardoisier bleu ou pourpre. En quelques phrases simples et accessibles à tous, il explique la nature du sol et du sous-sol de l'appellation et le comportement racinaire de la plante dans ce milieu.
Et les questions s'enchaînent. « Vous récoltez tout à la main ? » demande Margaux, 26 ans, qui découvre l'appellation avec son compagnon, David, 33 ans. « Tout à la main et en plusieurs passages », répond le producteur. La jeune femme est originaire de Tours (Indre-et-Loire) et son ami de Guérande (Loire-Atlantique). Amateurs de vins, les deux sont « plutôt attirés par les rouges », mais apprécient la rencontre avec « un lieu, un vin, un vigneron ».
Après avoir gravi un nouveau coteau, le groupe fait sa première pause dégustation. Ils savourent quelques gouttes de bonnezeaux accompagné de boudin noir, de poire ou de fourme d'Ambert. Des mariages étonnants, mais les marcheurs sont agréablement surpris. Ravis même. « Découvrir les paysages un verre à la main, au milieu des vignes, c'est parfait », souligne David.
La dégustation terminée, Alain Rousseau reprend la tête du groupe et s'engage dans un chemin de vignes. Il entame la descente vers le village, où les marcheurs vont découvrir le « sport » local : la boule de fort. Ce jeu typiquement angevin se pratique en intérieur sur un terrain galbé, avec des boules pas tout à fait rondes. Sous le regard amusé des randonneurs, les boulistes s'en donnent à cœur joie. Ils n'ont pas un public aussi fourni tous les jours.
Trois heures plus tard, le groupe revient au point de départ. Accueillis en musique, les randonneurs continuent la discussion avec le vigneron. Ici, l'arrivée s'effectue au rythme de la salsa. Ailleurs, d'autres viticulteurs ont fait appel à un groupe de jazz ou de chansons françaises.
En dix ans, Vignes, vins et randos a accueilli plus de 40 000 randonneurs dans les sentiers des appellations du Val de Loire. David et Margaux sont aux anges : « L'année prochaine, nous remettrons ça. Nous irons découvrir une autre appellation du Val de Loire. » Rendez-vous les 6 et 7 septembre 2014.
