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Autant le dire

“Les distilleries : un service bon marché”

Jean Mottet, vice-président de l'Union nationale des distilleries vinicoles - La vigne - n°220 - mai 2010 - page 8

Dans « La Vigne » certains prônent la suppression de la distillation des prestations viniques.

Mais avant de préconiser des systèmes alternatifs, il faut avoir conscience des volumes dont on parle. Les marcs, ce sont 700 000 à 800 000 t collectées tous les ans en quatre semaines. Les lies et bourbes, 1,5 million d'hl. C'est une masse de produits considérable. Il faut aussi avoir conscience des sommes en jeu. L'aide versée aux distillateurs, prise sur l'enveloppe accordée par l'Union européenne à la France, s'élève au maximum à 40 millions d'euros. Le traitement des marcs et des lies revient donc à un peu moins de 1 €/hl de vin pour la viticulture française.

Est-ce que cela coûtera moins cher d'éliminer ces déchets par d'autres filières ? J'ai peur qu'on aille au-devant de graves déconvenues. J'entends parler de compostage, mais les centres de compostage factureront des frais.

J'entends également parler d'épandage, mais qui pourra épandre ses marcs pendant les vendanges ? Il faudra les mettre en attente en bout de champ. Il y aura des écoulements de jus. Il faudra des aires étanches, ce qui ne sera pas sans coût. Il faudra aussi s'intéresser à l'alcool qui s'échappera dans l'atmosphère, car la réglementation limite les émissions de COV, dont l'alcool fait partie. Par ailleurs, nous réglons les redevances établies par l'agence de l'eau sur les marcs, lies et vins. Demain si les viticulteurs s'affranchissent des distilleries, ils devront s'en occuper directement. Les bilans des distilleries sont positifs lorsque tout va bien. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas et certaines d'entres elles sont amenées à demander des compléments à leurs viticulteurs. Les distilleries ont vu leurs recettes baisser du fait de la baisse des aides européennes et de la chute des cours de l'alcool carburant, du tartrate de chaux, des pépins de raisins, etc. Avec les distilleries, tous les sous-produits sont éliminés proprement et valorisés au mieux, avec une traçabilité totale. Cela ne veut pas dire que le système doit rester exactement tel qu'il est. Nous sommes ouverts à des études pour l'améliorer.

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