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ACTUS - FRANCE

Plus de peur que de mal

Christelle Stef - La vigne - n°220 - mai 2010 - page 22

PESTICIDES ET SANTE - Un rapport parlementaire constate que le grand public surestime le danger. Il faut chercher à comprendre pourquoi.
Le député Claude Gatignol (à gauche) et le sénateur Jean-Claude Etienne (à droite) estiment qu'il y a un gros travail de communication à faire sur les risques réels liés à l'utilisation des phytos. © C. STEF

Le député Claude Gatignol (à gauche) et le sénateur Jean-Claude Etienne (à droite) estiment qu'il y a un gros travail de communication à faire sur les risques réels liés à l'utilisation des phytos. © C. STEF

« Selon un sondage, 64 % des Français pensent que les phytos présentent un risque élevé. Seulement 14 % ont confiance dans les autorités publiques pour les protéger », a annoncé le sénateur Jean-Claude Etienne, le 28 avril dernier, lors de la présentation de son rapport « Pesticides et santé », rédigé avec le député Claude Gatignol.

Pourtant, le tableau n'est pas si noir. Les deux rapporteurs indiquent que les phytos sont effectivement présents dans les eaux. Mais cela s'améliore puisqu'en 2006, 95 % de la population française était alimentés par une eau de qualité contre 91 % en 2003.

Favoriser la recherche

En ce qui concerne les risques sur la santé, les auteurs rappellent que l'on manque de données sur les effets à long terme. Les études montrent cependant que les agriculteurs développent moins de cancers que le reste de la population. Mais certains cancers ou les lymphomes sont plus fréquents chez eux. Les agriculteurs exposés aux phytos auraient également un risque presque deux fois plus élevé de développer la maladie de Parkinson.

Ce rapport recommande donc de poursuivre la veille sanitaire, de renforcer la formation et l'information des professionnels et de favoriser la recherche des substances moins dangereuses et des variétés rendues résistantes par la biotechnologie.

Jean-Claude Etienne et Claude Gatignol soulignent surtout le gros décalage entre la perception du risque par le grand public et les risques réels liés à l'utilisation des phytos. Pour les auteurs, il y a un gros travail de communication à réaliser. Il faut aussi élucider les raisons de ce décalage. « C'est un nouveau chantier que les pouvoirs publics ne peuvent ignorer », souligne Claude Gatignol.

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