Le service d'expérimentations de la chambre d'agriculture de la Gironde s'est interrogé sur l'intérêt d'investir dans un chai gravitaire.
En 2005, Jean-Michel Marron et Jean-Christophe Crachereau ont débuté des essais sur des vendanges de petit verdot. Ils ont réparti les raisins en quatre lots, traités selon deux modalités. Ils ont transporté les raisins des deux premiers lots dans des caissettes depuis la sortie de la table de tri jusque dans les cuves. Ils ont fait passer les deux autres lots par une pompe et des tuyaux avant de les vinifier.
Des essais à grande échelle dans un cru classé
Après vinification dans des cuves de 1 hl, Jean-Christophe Crachereau a fait déguster ses essais. Les deux vins issus de la modalité « transfert par pompage » présentaient des caractères végétaux plus marqués, des tanins plus durs et plus d'astringence en finale que les deux vins « transférés par gravité ». En 2007, les mêmes essais réalisés sur du cabernet-sauvignon ont abouti à des résultats très proches.
Un cru classé du Médoc a souhaité reproduire ces essais à grande échelle, dans sa cave. En 2008, Jean-Christophe Crachereau a alors comparé deux nouvelles modalités. Les raisins récoltés à bonne maturité étaient acheminés à la cuve soit avec une sauterelle, soit par une pompe péristaltique, sans tuyau en sortie, pour ne tester que l'impact de la pompe. A nouveau, même si les différences n'étaient pas toutes significatives, les vins issus de vendanges « pompées » avaient tendance à être plus végétaux, avec des tanins moins qualitatifs.
« Si la qualité des raisins est irréprochable, je pense que le mode de transfert de la vendange est le premier paramètre sur lequel on peut jouer pour améliorer encore la qualité des vins », remarque Jean-Christophe Crachereau. Sinon, il estime qu'il faut d'abord améliorer la qualité de la récolte.