Les indicateurs sont bons : un cours moyen sur 9 mois en hausse de 8, 3 % par rapport à 2008-2009 (soit 85,50 €/hl contre 79 €/hl l'an passé) et un millésime 2009 pris d'assaut dès décembre. Ce démarrage de campagne sur les chapeaux de roue s'explique par des stocks faibles au 31 juillet, équivalents à 9 mois de vente. La récolte est en augmentation (38 %) par rapport à la petite récolte 2008, passant de 203 000 hl à 280 000 hl.
« Le marché est actif et serein. Les acheteurs sont là de façon régulière », assure Eric Hugot, du CIVRB, l'interprofession. Reste que la prudence est de mise : « Ne crions pas victoire. Sur cette campagne, les vins ont été très vite vendus. Notre intérêt est de répondre à la demande. Si nous manquons de vin face à la GD, elle ira voir ailleurs », estime Eric Chadourne, président d'Alliance Aquitaine, un regroupement de caves coopératives.
A la raréfaction du produit s'ajoute une interrogation liée au cours du bergerac rouge dont les premiers prix du vrac sont passés légèrement au-dessus de ceux de l'entrée de gamme bordelaise. « Quelle sera la réaction du consommateur si Bordeaux continue de dégringoler ? », s'interroge Sylvie Wichelhaus, courtier.
Christian Coudon, président du directoire de Bergerac vins, groupement de producteurs positionné sur le vrac, confirme : « Le cours du bergerac est soutenu. Nous avons déjà vendu nos 50 000 hl. Nous avons gardé 2 000 hl pour une demande de fin de campagne. Le marché est serré. Si le bas de la fourchette en bordeaux reste inférieur à celle du bergerac, nous perdrons des parts de marché avec le hard discount. » Patrick Montfort, le directeur du négoce Julien de Savignac, lui n'en démord pas : « Le bergerac a une réelle identité. Il a trouvé sa place, qu'il ne détenait pas il y a trois ans. »