« Le marché du Bourgogne blanc s'est fait au fil de l'eau, résume un professionnel. Entre un manque de visibilité sur les débouchés en aval et une récolte jugée normale en quantité et de bonne qualité, les affaires se sont faites au coup par coup. Désormais, le négoce ne passe aux achats uniquement lorsqu'il est certain de pouvoir écouler ses volumes achetés. » Une analyse partagée par le courtier Jean-Pierre Descombes : « La campagne s'est étalée dans le temps. En juin, il y a eu encore pas mal d'affaires. »
Côté cours, la production a dû consentir à des baisses qui se sont élevées à 13 %, en moyenne, par rapport à l'an dernier. « Les vins issus du triangle d'or, à savoir Puligny-Montrachet, Chassagne-Montrachet et Meursault (Côte-d'Or) n'ont quasiment pas bougé. Ceux de Saône-et-Loire ont plus souffert. Le gros des affaires s'est négocié entre 480 et 500 euros la pièce de 228 l », poursuit le courtier.
Dans cette période d'attentisme, les bourgognes blancs - à base de chardonnay - ont mieux tiré leur épingle du jeu que les bourgognes aligotés. « Ils ont perdu presque 20 % de leur valeur. Ils se sont échangés à un prix moyen de 420 euros la pièce, contre 530 l'an passé », précise le courtier.
Jean-Michel Martin, de la cave de Genouilly (Saône-et-Loire), confirme : « J'ai vendu mes 180 hl de bourgogne blanc assez vite, en novembre. J'ai dû consentir 5 % de baisse. En revanche, les choses ont été plus difficiles sur l'aligoté. J'avais 1 000 hl à placer. Le négoce a été attentiste. J'ai cédé mes derniers lots en mars. Mes baisses de prix ont été plus conséquentes. »
Face aux aléas du marché, de plus en plus de producteurs misent sur la bouteille. A la cave de Genouilly (Saône-et-Loire), la part du marché vrac représentait les deux tiers de la production de bourgogne blanc il y a dix ans. Elle s'est réduite à 10 %.