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Autant le dire

“Les parasites de la filière cognac”

François-Jérôme Prioton, président du Syndicat des viticulteurs bouilleurs de cru à Cognac (Charente) - La vigne - n°225 - novembre 2010 - page 8

Nos coûts de production s'élèvent à 6390 €/ha. Avec un rendement moyen de 120hl/ha, cela donne un prix de revient de 50€ /hl. Quand les acheteurs de la filière « autres débouchés » (vins sans IG, vins de base pour effervescents ou jus de raisins, NDLR) nous proposent des prix de 22€/hl, cela ne représente que 40% des coûts de production.

C'est intolérable.

Les opérateurs de cette filière ne jouent pas le jeu : ils n'ont pas indiqué en juin leurs intentions d'achat, comme c'était pourtant prévu et ils n'ont annoncé leurs prix qu'au milieu des vendanges. Ils font croire qu'on peut gagner de l'argent avec l'affectation parcellaire, mais ils trompent les gens. En réalité, ils se comportent en parasites de la filière cognac. Les viticulteurs ne se sont pas laissés prendre, puisque seulement 1300 sur 5000 ont accepté d'affecter des parcelles à ces productions.

L'affectation parcellaire ne joue pas son rôle. Soit le viticulteur affecte tout au cognac et il jette 20% de sa récolte, car les rendements agronomiques sont supérieurs aux rendements autorisés, soit il affecte à d'autres productions et il vend à la moitié de son prix de revient à des gens sans scrupule. Une solution pourrait être le « quota » d'exploitation, avec des droits à produire établis sur la base des surfaces de 1998. Cela permettrait de réduire la surface du vignoble. Les viticulteurs pourraient produire en fonction des rendements maximums autorisés et cela éviterait les excédents.

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