Retour

imprimer l'article Imprimer

ACTUS - RÉGIONS

MÉDOC Des Roumains en renfort

Colette Goinère - La vigne - n°225 - novembre 2010 - page 16

Recruter des saisonniers du cru devient impossible. Les Roumains sont très prisés. Un entrepreneur est poursuivi en justice.
La région est confrontée à un problème de fiabilité des saisonniers français qui ne veulent pas venir en raison de l'éloignement. Il a donc fallu faire appel à une main-d'œuvre étrangère. © P. ROY

La région est confrontée à un problème de fiabilité des saisonniers français qui ne veulent pas venir en raison de l'éloignement. Il a donc fallu faire appel à une main-d'œuvre étrangère. © P. ROY

Fin octobre, un entrepreneur de Charente-Maritime s'est retrouvé à la barre du tribunal correctionnel de Saintes. En 2007, il crée une société en Roumanie et embauche des Roumains pour les envoyer travailler dans les vignes, en France, pour des missions de quelques semaines à plusieurs mois. Ils ont bien été déclarés aux organismes sociaux roumains, mais pas français.

Vaillants et bosseurs

Pour le ministère public, il y a eu fraude « au détachement sur le territoire de salariés d'entreprises étrangères ». Six mois de prison avec sursis et 51 000 € d'amende sont requis contre l'entrepreneur. Le jugement a été mis en délibéré au 16 décembre.

Dans le Médoc, l'affaire est suivie avec un intérêt très particulier. Cette région fait de plus en plus appel à des Roumains et l'entrepreneur charentais y a beaucoup de clients.

« Les prestataires de travaux viticoles qui emploient des Roumains proposent de meilleurs tarifs et leurs salariés sont vaillants et bosseurs », explique Denis Lurton, président de la FDSEA 33.

Comme d'autres, le négociant CVBG, à la tête de neuf propriétés, dont trois dans le Médoc, a décidé d'employer des Roumains plutôt que des Français. « Nous étions confrontés à un problème de fiabilité. Les saisonniers français ne veulent pas venir en Médoc, c'est le bout du monde pour eux. Pour avoir 80 ouvriers en période de vendange chaque matin, il fallait en convoquer le double. Alors, nous avons fait appel à une agence d'intérim qui a une implantation en Roumanie et une succursale en Alsace », indique Aline Bouteiller, responsable des ressources humaines au CVBG.

Une concurrence « déloyale » selon Abdellah Boulajoul, gérant de Viti Médoc, prestataire de travaux viticoles, qui n'emploie que de la main-d'œuvre locale.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :