La Sicile et la Sardaigne ont connu les conditions les plus difficiles. La floraison s'y est déroulée par temps frais et humide, entraînant une mauvaise nouaison. A cela, se sont ajoutées de sévères attaques de mildiou. Les deux grandes îles italiennes connaissent de ce fait la plus importante chute de récolte de tout le pays. A la fin octobre, on évaluait cette baisse entre 15 et 20 % par rapport à l'an dernier.
Dans les autres régions, la situation est moins tranchée. La récolte des vignobles du nord et du sud du pays est en légère augmentation par rapport à 2009. Celle des vignobles du centre subit une petite perte, principalement en raison de la coulure. Au total, les dernières estimations font état d'une récolte de 45,2 millions d'hectolitres, soit un léger recul par rapport à 2009 où l'Italie avait récolté 45,4 millions d'hectolitres.
Les vendanges ont démarré dix à quinze jours plus tard qu'en 2009. Puis elles se sont déroulées à un rythme régulier, sous des conditions climatiques favorables, sans excès de chaleur. La qualité du millésime est bonne, d'une façon générale. Les vins sont qualifiés d'harmonieux, avec d'excellents niveaux d'acidité. Les couleurs des rouges sont intenses. Les blancs sont aromatiques.
Il fallait cultiver avec un grand professionnalisme
Les raisins ont bien mûri et ont subi peu d'attaques de pourriture grise, sauf les cépages aux grappes compactes comme le barbera ou le chardonnay. Les parcelles bien exposées au soleil et celles conduites avec un grand professionnalisme – où les viticulteurs ont effeuillé et parfaitement contrôlé la charge et le mildiou – donnent d'excellents résultats.
Malgré cela, le prix des raisins rouges a chuté de 5 à 10 % par rapport à 2009, où ils étaient déjà insuffisants. Quelques exemples : en Toscane, le sangiovese s'est vendu 40 euros le quintal pour le chianti et 70 à 75 euros le quintal pour le chianti classico. Dans le Piémont, le nebbiolo de Barolo s'est vendu entre 150 et 170 euros le quintal. Et en Sicile, le nero d'Avola n'a rapporté que 25 à 30 euros le quintal à ses producteurs. La situation est meilleure pour les blancs, dont les marchés sont plus dynamiques.