Les vignerons allemands souffrent de la plus petite récolte depuis vingt-cinq ans. Selon un bilan provisoire de l'Institut allemand du vin (DWI), elle ne serait que de 6,9 millions d'hectolitres, soit 25 % de moins qu'en 2009, année bien inférieure à la moyenne décennale se situant autour de 10 millions d'hectolitres. « Et je crains que nous ayons encore à corriger ce chiffre à la baisse », soulignait Monika Reule, directrice du DWI, lors de l'annonce de ces prévisions, le 28 octobre.
« J'ai été choqué trois fois cette année »
Ce ne serait pas la première fois. Depuis des semaines, l'Allemagne revoit régulièrement ses estimations de récolte à la baisse. Une coulure « en kilos » et d'importantes attaques de pourriture grise sont en cause. « J'ai été choqué trois fois cette année : pendant la floraison, pendant les vendanges et lorsque je lisais mes tickets d'apports à la coopérative », lance un vigneron.
Au printemps, le mauvais temps a provoqué un étalement de la floraison et une coulure extraordinaire. En juillet, chaleur et sécheresse ont interdit aux baies restantes de prendre du poids. Puis août et septembre ont été très pluvieux, déclenchant des foyers de pourriture grise. Il a fallu beaucoup trier les cépages précoces comme le Müller-Thurgau.
En octobre, le retour du soleil a sauvé les cépages tardifs. A l'arrivée, le syndicat des vignerons allemands (DWV) juge la qualité « bonne à très bonne ». Les vins sont plus légers et plus vifs qu'en 2009. Quant aux prix, la filière prépare les consommateurs à des augmentations qui devraient se situer entre 5 et 10 %. « Les hausses seront modérées, mais elles sont une nécessité pour les vignerons », argumentent les responsables professionnels.