Alexandra Radet est une femme active. A la fois épouse de viticulteur, mère de deux fillettes et à la tête d'un commerce de vêtement pour enfants, elle allie énergie et créativité. « Au départ, je me suis mise sur Facebook pour mon magasin. Cela m'a amené beaucoup de clientes. Ainsi, j'ai proposé à Stéphane, mon mari, de faire de même pour le domaine. » L'idée est même stratégique, car l'exploitation n'a pas d'endroit où recevoir les visiteurs. Le couple a racheté, en 2007, 10 ha de vignes, en Côtes-de-Provence. Pour le moment, les vinifications ont lieu chez un collègue vigneron. « Nous aimerions développer la vente directe mais sans cave, c'est délicat. La présence des Maurines sur le Net et en particulier sur les réseaux sociaux nous permet d'avoir une existence plus… concrète », confie la jeune femme. La page Facebook comme le blog récemment créé sont ainsi devenus des lieux de rendez-vous où les internautes peuvent communiquer avec Alexandra, un peu comme ils le feraient s'ils venaient au caveau…
Pour capter l'attention des internautes, notre jeune rédactrice diffuse une information nouvelle quotidiennement. « Parfois, je distille un même sujet sur deux ou trois jours. Ainsi, si je participe à un salon, je présente d'abord le programme puis le lendemain, les photos. Lorsque je traite d'un sujet plus technique, je reste très simple dans mes propos. Par exemple, quand j'ai annoncé la mise en bouteille de notre 2009, j'ai surtout montré des photos. »
Des textes courts et des images
Sur Facebook, pour que les gens réagissent, il faut « des textes courts et des images, assure-t-elle. D'ailleurs, je compte m'équiper d'une caméra vidéo dès Noël… »
La jeune femme essaie de passer une heure par jour sur Facebook. « L'idéal est de scinder son temps, indique-t-elle. Je rédige d'abord les infos du domaine. Je réponds ensuite aux éventuelles réactions que des internautes ont postées sur notre site. Enfin, j'assure une veille : je visite d'autres pages Facebook. C'est essentiel, car si vous voulez que les autres s'intéressent à vous, il faut s'intéresser à eux… J'ai ainsi pu découvrir de jeunes cavistes qui débutaient. »
Au final, Alexandra Radet reconnaît passer du temps devant son ordinateur portable. Elle se connecte de la maison ou bien du magasin, lorsqu'elle n'a pas de cliente…
Comme elle l'explique, le réseau repose sur le principe que « les amis de mes amis sont mes amis ». « Je vais sur les pages de domaines d'autres régions. J'y laisse des messages. Ainsi, d'un simple clic sur ma signature, les habitués de ces domaines peuvent venir directement sur ma page. Je pars du principe que les personnes en contact avec, par exemple, un viticulteur alsacien, sont probablement amateurs de vin… Ils peuvent s'intéresser aux Maurines… » Ce travail d'araignée qui tisse sa toile sur la Toile lui a permis de faire quelques jolies touches. « Dessert Gerber, auteur d'un guide sur le vin, a eu connaissance de notre domaine grâce à Facebook. C'était le contact d'un contact… »
Autre exemple : un jeune chef d'orchestre organisateur d'un concert dans le Var cherchait un domaine pour sponsoriser son spectacle. Les Maurines ont offert la dégustation à l'entracte. « Le surlendemain, un important comité d'entreprise nous a proposé de figurer dans son catalogue distribué à 4 500 exemplaires. Il nous a démarchés, parce que plusieurs de s e s membre s étaient au concert et avaient apprécié nos vins… »
Alexandra Radet note que l'investissement en temps sur le web lui a permis de faire connaître les Maurines. « De plus en plus de gens viennent sur notre site. Cette fréquentation a amélioré notre référencement sur Google, sans frais. Désormais, sur des mots-clés concurrentiels comme “vins rosés”, nous sortons en troisième page. Il y a un an, nous étions perdus à la cinquantième. » Les limbes du web…
Les interprofessions aussi tissent leur toile sur la Toile
Le conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux anime quatre pages sur Facebook. La première, en anglais, a été créée début 2009. Celle en français vient de fêter son premier anniversaire. Deux autres, en allemand et en néerlandais, ont vu le jour en 2010. « Les informations diffusées sont spécifiques des marchés concernés, explique Sara Lesage, du service presse du CIVB. Pour la page en français, deux personnes en interne sont habilitées à poster des messages et à répondre aux internautes. » Tous les jours, les informations sont réactualisées. « Nous communiquons les dates des manifestations tournées vers le grand public. Le lendemain, nous postons les photos prises. Parfois, nous reroutons des informations trouvées sur le Net, par exemple des zooms sur des propriétés bordelaises. Nous pouvons ainsi piocher des vidéos mises sur YouTube ou sur d'autres pages de Facebook. Comme ce média est interactif, nous pouvons aussi poser des questions. Par exemple “quelle est votre application préférée sur le vin ?” » . En un an, la page en français a récolté 3 300 adhérents. Le CIVB est aussi sur Twitter. « Cette présence sur les réseaux sociaux est importante en terme d'image, précise Sara Lesage. Cela montre que les vins de Bordeaux sont dynamiques et proches des consommateurs. De plus, c'est un outil de veille important. L'interactivité permet de savoir rapidement si une information intéresse ou pas en fonction des réactions. »