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DOSSIER - LE VIN BIEN DANS SON ÉPOQUE

TECHNO Le flashcode, une expérience nouvelle

Bertrand Collard - La vigne - n°225 - novembre 2010 - page 54

Le champagne Penet-Chardonnet se targue d'être la première entreprise viticole au monde à avoir adopté le flashcode sur ses bouteilles. Un investissement d'image.
Avec son portable, Alexandre Penet photographie le flashcode sur la contre-étiquette d'une de ses bouteilles. L'appareil se connectera ensuite automatiquement au site internet mobile qui présente son entreprise et quatre de ses cuvées. © J.-C. GUTNER

Avec son portable, Alexandre Penet photographie le flashcode sur la contre-étiquette d'une de ses bouteilles. L'appareil se connectera ensuite automatiquement au site internet mobile qui présente son entreprise et quatre de ses cuvées. © J.-C. GUTNER

Alexandre Penet s'honore d'être le premier à avoir posé un flashcode (ou code 2D) sur une bouteille de vin. « Avant de m'investir à 100 % dans l'entreprise familiale, j'ai travaillé dans l'industrie automobile, explique-t-il. J'étais amené à innover. Lorsque j'ai découvert le flashcode, je me suis dit que cela permettrait à nos clients de faire une expérience nouvelle. »

Positionnement haut de gamme

Le principe est simple. Il s'agit d'imprimer sur les contre-étiquettes un petit damier de carrés noirs et blancs, disposés de manière aléatoire qui compose un code unique. En le photographiant avec un smartphone, on tombe directement sur un site internet. Celui du champagne Penet-Chardonnet est une page Web dépourvue d'interactivité que l'on parcourt en quelques écrans.

On y apprend que cette propriété basée à Verzy dans la Marne appartient à la même famille depuis cinq générations, qu'elle ne produit que des grands crus qu'elle laisse vieillir au mois cinq ans sur lies en bouteilles. Une durée en phase avec un positionnement très haut de gamme, les vins étant vendus entre 26 € et 100 euros le col, prix public, selon la cuvée.

Alexandre Penet applique le même code sur ses cinq cuvées. Tous les internautes sont donc renvoyés vers le même site. « Nous avons commencé à y travailler au printemps 2009. Nous l'avons sorti fin 2009. Nous l'avons annoncé à la presse et à tous nos clients. » Depuis, il répète à qui veut l'entendre qu'il est le premier à l'avoir utilisé.

Des clients interloqués

Le bénéfice de l'opération ? Alexandre Penet ne se risque pas à le quantifier. « Il faut le voir comme un investissement d'image, indique-t-il. Vous vous placez comme une entreprise innovante. Les gens parlent de vous. En même temps, nous nous sommes rapprochés de la clientèle jeune qui est très utilisatrice des technologies mobiles. En soirée, les gens essaient le dispositif. Cela facilite la communication. »

Alexandre Penet assure n'avoir eu aucun retour négatif de la part de ses clients. Personne n'est venu lui dire que le code n'avait pas sa place sur une bouteille de champagne, qu'il l'enlaidissait. Mais des clients ont été « interloqués » et ont demandé des explications que notre vigneron a volontiers données.

Côté pratique, il a travaillé avec Lemon way. Cette société spécialisée dans les technologies mobiles a créé le code et réalisé le site associé pour un « budget qui n'est pas énorme ». Ensuite, Alexandre Penet a acheté le code, comme c'est l'usage. Il en est donc propriétaire et peut le dupliquer autant qu'il veut sans avoir à payer de droits. Il l'a confié à son imprimeur qui s'est chargé de l'intégrer dans la contre-étiquette. « Les nouveaux portables le lisent tous, assure-t-il. Sur les modèles plus anciens, il faut télécharger une petite application gratuite. »

Notre vigneron travaille déjà sur une seconde version de son site, interactive, cette fois. Pour rester à la pointe de l'innovation.

Mobile et convivial

Maquette de la page d'accueil du site internet mobile du château Mangat qui seoa accessible au moyen d'un smartphone. © APPLIVIN

Maquette de la page d'accueil du site internet mobile du château Mangat qui seoa accessible au moyen d'un smartphone. © APPLIVIN

Les premières applications de flashcodes dans le monde du vin renvoient à des sites simplement composés de pages de textes illustrés. Le château Mangot à Saint-Étienne-de-Lisse (Gironde), près de Saint-Emilion, met la dernière main à un projet bien plus convivial avec son prestataire, Applivin. Il réalise un site « qui sera très visuel avec des vidéos et beaucoup de photos pour apporter du loisir. Je pourrai prendre une photo avec mon Iphone, comme une mise en bouteille, et la mettre directement en ligne, précise Yann Todeschini, fils du propriétaire. Le but, c'est de permettre une visite virtuelle de la propriété, de raconter notre histoire, de présenter nos vins et notre actualité. » L'application doit être lancée mi-décembre. « Nous présenterons cette innovation comme un cadeau de fin d'année à nos distributeurs et nos importateurs. Ils pourront s'en servir pour vendre nos vins. » D'autres châteaux de Saint-Emilion préparent des projets similaires. La course est engagée à qui ouvrira son site en premier.

Cet article fait partie du dossier LE VIN BIEN DANS SON ÉPOQUE

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L'INITIATIVE

Adoption du flashcode, un code barre 2D qui permet de se connecter à un site internet mobile.

Budget : non communiqué.

Pratique : lisible sur les nouveaux portables. Sur les anciens modèles, une application gratuite est à télécharger.

L'essentiel de l'offre

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