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Alexandre Ruffin (à droite) lors d'une soirée Volubile au golf d'Avoriaz, qu'il a sponsorisée l'été dernier, en compagnie du directeur du golf et d'une amie.
Sur le site internet des champagnes Ruffin, la cuvée Volubile se déhanche en égrenant les noms de villes réputées pour les fêtes qu'on y donne : Paris, Rio, Londres, Saint-Tropez, Ibiza… ou ailleurs, pourvu que cela bouge !
L'idée de cette cuvée dédiée aux bars branchés et aux boîtes de nuit est venue au fil des rencontres avec les professionnels. « Je tourne au moins une fois par an avec mes quinze agents en France, commente Alexandre Ruffin. Il m'arrivait souvent d'entendre des remarques des gérants de bars lounge ou de discothèques regrettant que le design des champagnes n'exprime pas assez la notion de fête et de rêve. »
« Toujours savoir où l'on met les pieds »
Suite à ces commentaires répétés, Alexandre Ruffin a pris contact fin 2008 avec une agence de conseil en marketing à Epernay. Objectif : lancer une cuvée pour les noctambules. « J'avais déjà l'idée du rose et du noir, chic et festif, précise-t-il. Je voulais éviter de proposer une étiquette trop colorée. Nous avons opté pour une encre holographique, qui scintille avec l'éclairage des boîtes de nuit et des bars branchés. »
En 2009, lancement de la cuvée Volubile. « Les clients ont tout de suite accroché, témoigne Alexandre Ruffin. Le monde de la nuit est un marché de marque ou de prix. Il nous fallait nous faufiler entre les deux, car nous ne pouvons faire ni l'un ni l'autre. Notre cuvée est vendue 16 euros. Pour accompagner le lancement de ce champagne, nous avons distribué des sceaux, des coupes, des vasques et des affiches le représentant dans un univers festif, avec une boule à facettes en arrière-plan. Quand on investit ce marché, il faut aller au bout de la démarche, car on est en face de grandes marques très rodées à cet exercice. »
Ancien DJ lors de ses études en école de commerce, Alexandre Ruffin est à l'aise avec cette clientèle particulière. « J'entends souvent les viticulteurs dire que le monde de la nuit ne paie pas, poursuit-il. Ce n'est pas vrai ! Il faut juste savoir où l'on met les pieds. Je ne livre jamais une discothèque inconnue. C'est assez facile, en tournant un peu, de voir les bars et les boîtes qui fonctionnent bien. Il faut jauger l'affluence de l'établissement et consulter les blogs pour voir les lieux prisés dans une ville que l'on ne connaît pas.
Je m'appuie aussi sur mon réseau d'agents, qui connaît bien les interlocuteurs locaux. Les patrons de boîte de nuit tournent beaucoup, car c'est un métier usant. Il faut donc rester en contact étroit avec l'établissement. La cible des bars branchés est plus facile à gérer, car plus simple à observer. »
Les cavistes également intéressés
Dix-huit mois après son lancement, le bilan est très positif. La cuvée Volubile atteint 20 000 cols, sur les 250 000 bouteilles vendues chaque année par le domaine basé à Etoges (Marne). Elle est proposée en magnum depuis décembre 2009 et en rosé depuis novembre 2010.
Les cavistes sont eux aussi intéressés par ce design qui tranche dans leurs rayons. « Ce champagne répond à une clientèle bien plus large que la cible de la nuit, précise Alexandre Ruffin. Il plaît beaucoup aux femmes. Volubile va naturellement se substituer à notre brut d'entrée de gamme. D'ici à cinq ans, je pense que nous en vendrons 100 000 bouteilles. J'ai toutefois conscience que Volubile répond à un effet de mode et qu'il faudra être vigilant à la faire évoluer, notamment au niveau des couleurs. » Prudent, Alexandre Ruffin a protégé le nom de sa cuvée, ainsi que son design.
La nuit, pré carré des grandes marques
Dom Pérignon rend hommage à l'artiste Andy Warhol avec une série limitée de bouteilles décorées dans des couleurs Pop Art.
Vin symbole de fête, le champagne a toujours été présent dans les milieux branchés de la nuit. Les grandes marques prestigieuses organisent des soirées dans les lieux les plus en vue et proposent toute une cuvée destinée à ce marché exigeant. Pommery avait bousculé les codes en lançant sa petite bouteille bleue Pop, dégustée à la paille, dans les années quatre-vingt-dix. Dernier exemple en date, le prestigieux champagne Dom Pérignon rend hommage à l'artiste Andy Warhol avec une série limitée de bouteilles décorées dans des couleurs Pop Art. Cible de cette cuvée haute en couleurs : les discothèques les plus chics d'Europe et les cavistes renommés.
