En 2008, le bureau national interprofessionnel de l'Armagnac réalise le bilan carbone de la filière. Le fret, les emballages et la consommation d'énergie apparaissent comme les principaux postes émetteurs de gaz à effet de serre.
Forte de ces constats, l'interprofession a voulu aider les opérateurs à réaliser des économies d'énergie. D'octobre 2009 à mars 2010, elle a demandé au bureau d'étude AD3E de décortiquer les consommations de dix entreprises : trois coopératives, trois négociants, deux domaines et un distillateur. « Les auditeurs ont insisté sur la distillation qui représente les trois quarts de la dépense énergétique. Ils n'ont pas pris en compte les consommations liées au travail de la vigne », explique Marie-Claude Ségur, du BNIA qui pilote l'opération.
Un alambic peu énergivore
L'Armagnac s'en tire plutôt bien. En effet, son alambic continu est quatre fois moins énergivore que celui à double chauffe employé à Cognac. Mais les opérateurs peuvent encore améliorer les choses. AD3E a ainsi émis des préconisations que le BNIA a compilées dans un guide. On y apprend que la puissance de chauffe optimale de l'alambic est de 35 kW/m2 de surface de foyer en contact direct avec les vinasses. Au dessus, on perd trop de chaleur via les fumées. En dessous, la vitesse de distillation est réduite. De même, il est recommandé d'installer un registre de fumées sur les alambics. Le BNIA a distribué ce guide à tous ses opérateurs. Suite au diagnostic, la cave des producteurs réunis de Nogaro (Gers) a effectué quelques changements. « Nous avons trois alambics. Sur l'un d'eux nous avons installé un brûleur à air pulsé qui nous a coûté 8 000 euros HT. La combustion est meilleure et nous économisons 410 euros de gaz par an », rapporte Dorothée Havez, l'œnologue de la cave.
Autre action : « Avec la Maison des artisans du Gers, nous organisons des formations sur le réglage des alambics pour les plombiers chauffagistes de la région », rapporte Marie-Claude Ségur.