Qui n'a pas construit de cabane quand il était enfant ? Et surtout qui n'a pas rêvé d'y dormir une nuit ? Au domaine Saint-Jean-de-l'Arbousier, à Castries dans l'Hérault, c'est possible ! « Quand j'ai rejoint l'exploitation familiale, j'ai voulu développer une activité d'accueil. J'avais dormi une nuit dans une cabane perchée dans un arbre. Cela m'avait beaucoup plu. J'ai convaincu mes parents et je me suis lancé », raconte Nicolas Viguier.
Le mas, très ancien, est entouré d'un beau parc avec de magnifiques arbres. Les cabanes sont nichées à quatre et sept mètres de hauteur dans des cèdres du Liban. Un escalier tournant mène à la première. Il faut monter une échelle, puis franchir une passerelle suspendue pour accéder à la seconde.
« Une entreprise les a construites sur mesure et installées », précise Nicolas Viguier. Chaque cabane abrite un lit à deux places ainsi que des toilettes sèches et se prolonge par une terrasse qui permet de manger dehors. Il n'y a ni eau ni électricité. Des sanitaires conventionnels sont accessibles à cent mètres. La nuit coûte 115 euros pour deux personnes, avec le petit-déjeuner.
En amoureux ou en famille
Ces cabanes attirent des amoureux de la campagne, qui ont envie de vivre une expérience inédite dans un domaine préservé, à l'écart de l'agitation de la ville. « Ils apprécient de dormir au contact de la nature, avec tous les bruits du dehors, de baigner dans l'énergie de l'arbre. Ils se sentent tout de suite ailleurs et déconnectent de leur vie quotidienne. En repartant, ils nous disent que c'étaient de vraies vacances », relève Nicolas.
Séduits par le côté romantique, certains cherchent un nid d'amour. « Nous avons accueilli un couple de 80 ans qui a fêté ici ses cinquante ans de mariage », raconte-t-il. D'autres viennent en famille vivre une aventure avec leurs enfants, qui peuvent être accueillis dès deux ans dans l'une des cabanes. La prestation inclut une visite du domaine et une dégustation des vins. « Nous enrichissons notre fichier avec de nouveaux contacts. Nous intéressons aussi nos clients locaux, qui sont curieux de dormir dans ces cabanes, même s'ils habitent à proximité. Cela nous donne l'occasion de créer avec eux des liens différents, au-delà des contacts au caveau », relève le jeune vigneron.
Depuis l'ouverture le 1er juillet 2010, les deux cabanes affichent complet. « Entre les réservations, l'entretien et l'accueil, il faut compter deux heures par jour et par cabane. Nous prévoyons d'en installer deux de plus et d'embaucher. C'est une activité originale qui fait parler de nous et qui contribue à l'identification du domaine », souligne-t-il.
Des lodges au milieu des vignes
Installé à Saint-Saturnin-de-Lucian, dans l'Hérault, Virgile Joly n'a pas de quoi héberger des visiteurs. Qu'à cela ne tienne ! Il va installer des « vinolodges », sortes de tentes écolos très haut de gamme. « Chaque lodge est constitué de deux modules de 20 m2 reliés entre eux par un passage de 10 m2. Tous les côtés s'ouvrent, ce qui permet de profiter pleinement du paysage, des bruits et des odeurs de la nature », explique Virgile Joly. Autonomes en eau et en énergie, les lodges ne nécessitent aucun branchement. La salle de bain fonctionne en circuit fermé, l'eau étant recyclée.
L'électricité est fournie par une éolienne ou des panneaux solaires. En mai 2011, Virgile Joly va installer six de ces lodges, avec une belle vue sur le vignoble. Pour les repas, il fera appel à un restaurateur. « Je veux attirer une clientèle habituée aux hôtels quatre étoiles. Tout doit être impeccable », souligne-t-il. Il faudra compter 199 euros la nuit pour deux personnes, avec petit-déjeuner, visite du domaine et dégustation. « C'est du tourisme écoresponsable. Quand le lodge est démonté, il ne reste aucune trace sur le site. La nature est préservée », ajoute Virgile Joly, qui compte bien étoffer son réseau de clients.