« Ce n'est pas folichon, constate Jean-Denis Pasquier, responsable production de la cave coopérative de Saint-Félix-de-Lodez (Hérault). Il y a peu de demande. Les metteurs en marché tardent à retirer les vins. Les cours ne sont pas très intéressants. »
Pourtant, d'après les données du CIVL, l'appellation Languedoc rouge est « l'une des plus dynamiques du Languedoc » si l'on s'en réfère aux sorties de chai. Mais le marché du vrac, qui représente la moitié des volumes, ne suit pas. Sur les dix premiers mois de l'année, les ventes en vrac sont en retrait de 10 000 hl par rapport à 2008 (-13,7 %). En revanche, les cours gagnent 5,6 % à 79,14 €/hl contre 74,94 en 2008. « Il y a deux marchés : celui des vins de marque rémunérés 85 €/hl et au-delà, et l'entrée de gamme pour le hard discount qui se situe entre 60 et 70 €/hl. Sur ce segment, l'offre diminue. A 60 €/hl, les producteurs ne gagnent pas leur vie », constate Pascal Vaillère, courtier héraultais.
Les chiffres le confirment. Le volume des vins vendus moins de 60 €/hl est passé de 22 000 hl en 2008 à 11 000 hl cette année. Mais dans le même temps, les volumes bien rémunérés n'ont pas progressé.
L'AOC régionale souffre d'un positionnement prix compliqué. Censée être l'appellation socle du Languedoc-Roussillon, elle se situe pourtant à un prix supérieur au Corbières ou au Minervois, supposés d'un rang plus élevé. Une incohérence qui ne facilite pas la tâche des metteurs en marché.
« Nous étions très volontaristes lors du lancement de l'AOC Languedoc. Nous avons créé notre marque en rouge et rosé. Mais nous ne sommes pas assez nombreux à promouvoir cette appellation. Les ventes ont du mal à décoller », regrette Gilles Gally, directeur des achats chez Jeanjean.