Des résultats, parus dans une revue médicale (1), ont fait grand bruit dans la presse. Les auteurs de cet article suggèrent qu'une exposition professionnelle chronique aux phytos peut accroître le risque d'apparition de la maladie d'Alzheimer ou d'autres démences.
En 1997-1998, Isabelle Baldi et ses collègues de l'université de Bordeaux 2 ont sélectionné 929 ouvriers viticoles bordelais affiliés à la MSA, lançant l'étude Phytoner. Certains de ces ouvriers étaient exposés directement aux phytos, préparant ou réalisant des traitements. D'autres indirectement, travaillant dans des vignes traitées. D'autres enfin, n'avaient jamais été exposés.
A tous, les chercheurs ont fait passer une série de tests. A titre d'exemple, ils leur ont demandé de citer le plus grand nombre de fruits, de couleurs, d'animaux ou d'autres mots appartenant à une catégorie bien définie.
Les ouvriers ont aussi répondu à des questions permettant d'évaluer leurs capacités d'orientation dans le temps et l'espace, leur attention et leurs performances de calcul et d'apprentissage… Cette batterie de questions dénommée MMSE sert à détecter la maladie d'Alzheimer.
En 2001-2003, 614 de ces ouvriers ont repassé les tests. Ceux exposés aux phytos ont accusé la plus forte chute de leurs performances au cours des quatre années qui s'étaient écoulées depuis le premier test. Pour eux, le risque d'obtenir de mauvaises performances est multiplié par 1,35 à 5,60 par rapport à leurs collègues non exposés.
(1) Baldi et Al. Neurobehavioral effects of long-term exposure to pesticides. Occupational and Environnemental Medicine, 22 novembre 2010.