La région de Gaillac bénéficie d'un bel attrait touristique avec ses bastides, ses pigeonniers, son vignoble, la proximité d'Albi… La vente directe y est importante. L'œnotourisme est donc un enjeu important. Et pour le développer, les viticulteurs et les acteurs du tourisme travaillent main dans la main.
En 2004, le Pays bastides et vignoble du Gaillac, le comité départemental du tourisme et la maison des vins de Gaillac ont créé l'association Tourisme de terroir : un réseau qui comprend 135 adhérents dont 50 vignerons, des hébergeurs, des restaurateurs et des musées. Ils doivent respecter une charte de qualité. A titre d'exemple, les viticulteurs doivent disposer d'un parking pour leurs visiteurs, proposer un espace enfants…
Chemins de la vigne
« Comme nous disposions de ce réseau, nous avons présenté notre candidature à la marque Vignobles & découvertes. Et nous l'avons obtenue. 17 caves, 12 hébergeurs, 6 restaurateurs et 10 sites culturels peuvent en bénéficier. Pour nous, c'est une véritable reconnaissance », se réjouit Viviane Coursières, chargé de mission d'animation à l'association Tourisme de terroir. Cette reconnaissance avait été précédée, en novembre 2009, par l'agrément de Gaillac comme membre du réseau des « Chemins de la vigne », une initiative soutenue par le Conseil de l'Europe.
Pour autant, le vignoble ne s'endort pas sur ses lauriers. « Notre priorité est d'augmenter encore la qualité de l'accueil. Les visiteurs sont friands d'informations sur le patrimoine, sur l'histoire du pays. Nous allons donc proposer à nos adhérents des formations sur ce sujet. Nous les sensibilisons également au développement d'activité ludique », rapporte Viviane Coursières.
« Nous mettons également en place des tablettes d'interprétation du paysage le long des sentiers de vigne », explique Bernard Jimenez, chargé de mission au comité départemental du tourisme. Pour que les visites soient encore plus instructives.
18 000
18 000 visiteurs se pressent chaque année à la fête des vins de Gaillac en août. Une soixantaine de vignerons et une dizaine de producteurs fermiers présentent leurs produits dans des petits chalets en bois pendant tout un week-end.
Le Point de vue de
Laurent Thomières, du domaine Baron Thomières à Castelnau-de-Lévis (Tarn), 70 ha dont 20 ha de vignes
« Nos randonnées en calèche changent notre image »
Son offre
« L'œnotourisme est une démarche que nous avons engagée en 1996-1997. Nous accueillons les visiteurs à la cave et leur proposons systématiquement une dégustation. Pour mettre en valeur nos vins, nous exposons en permanence des peintures dans notre caveau. Par ailleurs, je suis passionné par les chevaux. Il y a quelques années, j'ai mis en place les vendanges à l'ancienne. En 2009, nous avons commencé à proposer des randonnées en calèches. Comme le public a répondu favorablement nous avons développé l'opération en 2010. La balade dure 2 à 3 heures et le circuit fait environ 14 km. Quatre adultes et quatre enfants ou six adultes peuvent prendre place dans la calèche. L'attelage traverse le village de Castelnau et va jusque sur les rives du Tarn où se trouvent les gabarres. Les visiteurs passent par les coteaux de vignes, les champs, les landes. La visite se termine par un pique-nique au domaine et par une dégustation de vins. Lors de la randonnée, les visiteurs bénéficient de jolis points de vue sur la cité épiscopale d'Albi, la tour de Castelnau. Ils découvrent le patrimoine local, l'environnement. S'ils le souhaitent, ils peuvent visiter la chapelle du Carla, le château de Castelnau… Tout au long de la visite nous leur expliquons notre métier. L'ambiance est très conviviale. En période estivale, deux à trois calèches peuvent tourner. Le coût est de 28 euros par personne, pique-nique compris. »
Son organisation
« En 2009, nous avons créé l'association "Les cavaliers du vin de la tour". L'été dernier, nous avons organisé jusqu'à quatre randonnées en calèche par semaine. Plus de 200 personnes y ont participé. Les visiteurs doivent réserver au moins 48 heures à l'avance. Nous travaillons en réseau avec d'autres associations du secteur comme les amis du château, les acteurs économiques locaux afin de proposer un produit touristique complet. Pour nous faire connaître, nous avons réalisé un flyer que distribue l'office du tourisme. Puis, nous communiquons sur notre site internet. »
Ses investissements
« Je ne les ai pas chiffrés. Il faut compter l'achat de l'attelage et l'entretien des chevaux, et le temps que l'on passe. Mais le jeu en vaut la chandelle. C'est un vrai bénéfice en terme d'image. L'essentiel de nos vins sont vendus en direct. Généralement, les touristes repartent avec du vin. Certains ont découvert le domaine par le biais des randonnées en calèches. Et ils reviennent. C'est un bon moyen de fidéliser notre clientèle. »