« Les cours se sont tenus à 5 570 € le tonneau (619 € par hl) jusqu'à cet été, commente Franck Lacoste, vice-président des courtiers de Gironde. Et puis, comme souvent, ils ont fléchi pour passer en dessous des 5 000 €/tonneau (555 €/hl). Lors de l'été 2009, ils n'avaient pas baissé en raison de la très petite récolte 2008.
Du côté de la production, l'analyse diffère. Pour Xavier Planty, président de l'ODG Sauternes-Barsac, « les prix se sont maintenus jusqu'à ce qu'un opportuniste profite de la mauvaise santé financière d'un vigneron pour acheter 400 hl à un prix très bas. En juillet, les cours ont donc dévissé. A fin décembre, on avait vendu les deux tiers du millésime 2009, de très bonne qualité, à un prix moyen de 4 700 €/tonneau (522 €/ hl), contre 5 400 €/tonneau (600 €/hl) l'an dernier ».
Qu'adviendra-t-il du millésime 2010, dont les ventes débuteront en juin ? Personne n'avance de pronostic, mais tout le monde souligne que c'est un très beau millésime… Plusieurs indicateurs laissent place à l'optimisme. A fin juillet 2010, les stocks du négoce étaient en baisse. De plus, les ventes vers la Chine sont désormais possibles, les problèmes concernant les teneurs en SO2 étant résolus. Enfin, la notoriété de l'AOC reste excellente.
« Le Sauternes bénéficie d'une très bonne diffusion puisqu'il est présent dans neuf magasins sur dix, souligne Jean-Philippe Code, du service économie du CIVB. Il souffre en revanche d'un problème de positionnement, car il est surtout acheté au moment des fêtes, ce qui est une fragilité en période de crise. »
La part du vrac ne représente plus que 36 % des volumes récoltés, contre plus de 60 % il y a quinze ans. La vente en bouteilles a la préférence des jeunes vignerons.