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VIGNE

La dévrilleuse au travail

Clara de Nadaillac - La vigne - n°228 - février 2011 - page 34

Thierry Daulhiac a inventé une machine qui coupe les vrilles. Elle diminue le temps de tirage des bois de 30 à 40 %.

Thierry Daulhiac, viticulteur à Razac-de-Saussignac (Dordogne), est féru de mécanique et est un inconditionnel de la marque Braun. Il y a quelques années, lorsqu'il voit l'un de ses voisins utiliser une machine coupant les vrilles avec des barres situées sous le fil du haut, cela fait tilt. « C'était un matériel trop onéreux pour moi. Mais j'ai réalisé que j'avais juste besoin d'une barre montée sur un pivot pour l'effacement au niveau des piquets. J'ai réfléchi et réalisé que le porte-lame de Braun effectuait déjà ce travail de pivot. Il ne me restait plus qu'à adapter une barre dessus. » Quelques années plus tard, la dévrilleuse était née.

Elle est constituée d'un mât sur lequel sont situés deux disques de coupe crantés en haut, le porte-lame Luv et une barre en caoutchouc. Dans ses vignes à 2 ou à 2,50 m, Thierry Daulhiac monte généralement deux dévrilleuses, ce qui lui permet de mener deux rangs à la fois. Il les installe à l'avant de son tracteur pour une bonne visibilité.

Pour lui, la dévrilleuse n'a que des avantages : elle est peu onéreuse, diminue le temps de tirage des bois de 30 à 40 %, n'arrache pas et ne sectionne pas les bois, ce qui permet de tailler comme on le souhaite derrière. Elle ne laisse pas de petits bouts de sarments sur les fils de palissage et pour ceux qui souhaitent brûler leurs bois, elle permet de récupérer des sarments entiers contrairement à une prétailleuse.

Contact : Braun Maschinenbau. Tél. : 0049 634 591 9460

1 Thierry Daulhiac

Thierry Daulhiac est le concepteur de la dévrilleuse, à présent commercialisée par la société allemande Braun. Pour un viticulteur équipé du porte-lame de la marque, l'investissement est modéré. Le prix n'est pas encore fixé, mais il sera de l'ordre de 3 000 €.

2 Le porte-intercep Luv

La dévrilleuse utilise le porte-lame de Braun, Luv. On ôte la lame intercep, on change le porte-lame de place, on installe la barre dévrilleuse dessus et le tour est joué. Thierry Daulhiac estime qu'il passe de la lame à la dévrilleuse en trois quarts d'heure grand maximum. Il utilise généralement la dévrilleuse avant de tailler. Mais il est également possible de l'employer après.

3 La barre de tirage

L'élément le plus important de la machine est cette barre en caoutchouc, de section triangulaire. C'est elle qui casse les vrilles en tournant sur elle-même. Elle est animée par une crémaillère, entraînée par un moteur hydraulique. Le débit d'huile nécessaire pour la rotation est d'environ 25 l/min.

4 Les disques de coupe

En haut du mât, Thierry Daulhiac a installé deux disques de coupe. « Dans les vignes très denses, la barre bourre parfois, explique-t-il. Dans ce cas-là, il est utile d'avoir ces disques, qui déblaient un peu les bois. » Une bavette en PVC est située juste derrière, pour éviter les projections.

5 Au travail

Le viticulteur positionne la barre juste en dessous du fil du haut, afin de rompre les vrilles. Il doit appuyer sur un bouton du joystick pour déclencher l'effacement de la barre au passage des piquets. La machine nécessite 35 à 40 l/min pour fonctionner et roule à environ 4 km/h.

6 En cas de bourrage

En cas de bourrage la barre remonte toute seule au plus près du fil du haut, elle arrive ainsi à sectionner les vrilles. Elle n'abîme pas le palissage. En revanche, il reste quelques vrilles autour des piquets.

7 Résultat

Après le passage de la machine, pratiquement toutes les vrilles sont cassées ; les sarments ne sont plus rattachés au fil du haut. Ils sont ainsi plus faciles à sortir après la taille. Un grand nombre tombe d'ailleurs tout seul. Le gain de temps lors du tirage est de 30 à 40 % !.

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