Pour valider la création des AOC Touraine-Chenonceaux et Touraine-Oisly, l'AOC Touraine a dû faire des concessions. Le comité national de l'Inao lui a demandé de mieux définir sa typicité.
En rouge, selon le projet en cours, s'en est fini des purs cabernets francs. Les vins devront être de gamay, de côt ou d'assemblage. Les blancs tranquilles devront être uniquement de sauvignon. Le chenin sera majoritaire pour les effervescents et l'assemblage obligatoire pour les effervescents rosés.
Procédure nationale d'opposition
Ces règles ne conviennent pas à tout le monde. Loin s'en faut. La procédure nationale d'opposition au nouveau cahier des charges qui s'est achevée le 26 février a drainé un important flot de mécontentement. « Nous avons reçu une centaine de courriers des syndicats des vins et des vignerons de la région », explique Jean-Michel Passal, responsable de l'Inao Tours.
Les critiques se concentrent sur un point : l'appellation Touraine perd sa vocation régionale. Le nouveau cahier des charges restreint la liberté des vignerons qui produisent du chenin ou du cabernet franc comme à Vouvray, Chinon ou Bourgueil.
« A Chinon, on avait l'habitude de faire du Touraine rosé effervescent à partir de cabernet franc, notre seul cépage. Ce n'est plus possible, l'AOC Touraine étant réservée aux vins d'assemblage », explique Jean-Max Manceau, président du syndicat des vins de Chinon, qui a envoyé ses remarques à l'Inao.
Pour tout l'ouest de l'Indre-et-Loire, surtout planté de chenin et de cabernet franc, les vignerons seront exclus de l'AOC Touraine, à moins de planter du côt, du gamay ou autre sauvignon, des cépages qui ne sont pas adaptés à leur zone.