Les phosphites sont des cousins du fosétyl-Al. Ils ont une action fongicide et stimulent les défenses de la vigne. « Nous avons démarré nos essais en 2009. A l'époque, ils étaient vendus comme engrais ou comme stimulants. Mais en fait, ils concurrençaient Mikal (fosétyl-Al + folpel), un antimildiou homologué. Nous avons voulu voir si, associés au folpel, ils tiennent la route face au mildiou », justifie Virginie Viguès, de l'IFV Sud-Ouest.
Des essais en situation de très forte pression
En 2009, les expérimentateurs ont testé PK2, Nutriphite, Sémafort, Trafos et Labifito à la dose conseillée par les fabricants et associée, à chaque fois, à 1 000 g/ha de folpel. Ils ont comparé ces mélanges à 1 000 g/ha de folpel seul, au Mikal flash à 4 kg/ha et à un témoin non traité. Ils ont traité tous les dix jours.
« La pression était très forte. Par rapport au folpel seul, le mélange phosphites + folpel apporte toujours un plus, variable selon les produits. Trafos + folpel était presque équivalent au Mikal. Sémafort + folpel a eu aussi une efficacité correcte, même s'il a un peu décroché en fin de saison », rapporte Virginie Viguès.
En 2010, l'IFV a poursuivi ses essais. « Nous avons retenu Trafos et Sémafort, les phosphites les plus efficaces en 2009. Nous les avons testés à 4 l/ha avec une dose réduite de folpel : 750 g/ha. Nous avons aussi intégré le LBG dans l'essai, à 3 l/ha. C'est le premier phosphite homologué contre le mildiou. Nous avons comparé ces produits au Mikal à dose réduite (3 kg/ha) et au folpel seul à 750 g/ha. »
La pression de mildiou a été très forte. Mikal à dose réduite n'a pas permis une protection optimale. Seul Trafos l'a égalé sur grappes. LBG a été moins efficace, mais a tout de même bien tenu. Sémafort a décroché.
Qu'en retenir ? « Trois produits sont intéressants : Trafos, Sémafort et LBG. Mais dans nos conditions où la pression de mildiou était très forte, seul Trafos donne des résultats équivalents à Mikal à dose réduite », commente Virginie Viguès.