Le 24 février, le XV de la grappe participait au tournage du téléfilm « I love Périgord » qui sera diffusé en fin d'année sur France télévisions. Il sera question de la rivalité entre deux villages, l'un « envahi » d'Anglais, l'autre peuplé uniquement de Périgourdins.
Le XV de la grappe pratique le rugby à douze, une discipline réservée aux amateurs. Sur la photo, l'équipe est au complet après sa victoire au tournoi des chefs à Paris en 2007.
Tous les ans, en juin, le XV de la grappe organise « le Twelve rugby game », un tournoi auquel participent une douzaine d'équipes et qui se termine par une bodega qui attire 3 000 à 4 000 personnes dans le vieux Bergerac. Prochain rendez-vous le 11 juin 2011 (photo prise en 2007). PHOTOS XV DE LA GRAPPE
Ils seront à l'affiche du téléfilm « I love Périgord » que Stéphane Keller a tourné en Dordogne, avec Bernard Le Coq dans le rôle principal. En attendant, les rugbymen du XV de la grappe étaient en tournage le 24 février dernier, dans le village de Lanquais. Au déjeuner, ils ont sorti leurs bouteilles et tire-bouchons, fiers de faire découvrir les vins de Bergerac à l'équipe du film.
Ce n'est pas une première. Dans la dizaine de matchs qu'ils disputent par an, ils n'oublient jamais leurs bouteilles. Après le coup de sifflet final, c'est la troisième mi-temps consacrée à la dégustation. « C'est une façon de promouvoir nos vins dans la convivialité », souligne Thierry Piazzetta, (domaine Les Brandeaux) ex-président du XV de la grappe qui réunit aujourd'hui une soixantaine de membres, tous vignerons, maîtres de chais, œnologues ou techniciens de la vigne. Soit 35 propriétés cultivant environ 1 000 ha pour 50 000 hl.
L'idée de rassembler des rugbymen amateurs exerçant leur métier dans le vin a germé dans la tête de Régis Lansade il y a dix ans. Cet ex-infirmier anesthésiste revient dans sa Dordogne natale après avoir bourlingué pendant quinze ans avec Médecins sans frontières. En 2000, il rachète une propriété à Pécharmant. « J'ai voulu mêler gens du vin et du rugby, un sport où le respect et la solidarité dominent », explique-t-il.
Pierre-Henri Cougnaud, directeur de la Fédération des vins du Bergeracois, sera de la partie. « Notre association permet aux viticulteurs d'échanger en dehors des réunions professionnelles et de se connaître vraiment », indique-t-il. Et de se passer de bons tuyaux. Tous les jeudis soirs, après l'entraînement, les barrières tombent. « On se dit tout. On partage nos expériences sur les cuvées, les macérations, le matériel, etc. », explique Didier Roches (domaine du Haut-Pécharmant) qui a intégré le club en 2001.
Un accélérateur d'intégration
Guillaume Launay, responsable technique au château Monestier La Tour, a débarqué à Bergerac il y a treize ans. « Je ne connaissais personne. Le club m'a permis de nouer des contacts. C'est un accélérateur d'intégration », confie-t-il. Même son de cloche pour François Delpech. Ce Parisien s'est installé comme caviste à Bergerac il y a huit ans. Aujourd'hui, il est troisième ligne dans l'équipe.
« Je me suis imprégné des étapes de l'élaboration du vin, en discutant avec les autres joueurs. Cela me sert dans mon argumentation de vente. »
Tous les quatre ans, le XV de la grappe s'envole très loin. En janvier 2002, il est parti à Kourou, en Guyane, remporter sa première grande victoire à l'extérieur contre les Luths et le RCK. En 2006, tournée en Guadeloupe. Au menu : rugby, plage, ti-punch, mais aussi présentation des vins à des acheteurs qui, depuis, passent commande. En janvier 2011, cap sur Madagascar. Dans ce pays pauvre, le club a apporté des ordinateurs, des livres, des médicaments et un peu de vin.
Autre action : depuis 2007, le club organise une grande bodega annuelle dans le vieux Bergerac, à la mi-juin. Après avoir assisté à un tournoi dans la journée, les spectateurs sont conviés à déguster les vins des joueurs et d'autres producteurs de Bergerac. Les projets ? « Passer de bons moments ensemble », lâche Régis Lansade. Le bonheur est dans le pré.