Le VCI ? C'est le volume complémentaire individuel. « La poire pour la soif », lance Bernard Farges, président de l'ODG des Bordeaux et Bordeaux Supérieur. Le principe ? Autoriser les vignerons à se constituer une réserve de vins, pour faire face à des aléas climatiques.
50 000 hl en réserve
La Gironde est le premier département à l'expérimenter pour les vins rouges, depuis le millésime 2010 et pour cinq ans. Les producteurs de bordeaux rouge ont ainsi pu récolter 5 hl/ha au-delà des 55 hl/ha autorisés en 2010. Les AOC Saint-Emilion, Côtes-de-Bordeaux, Côtes-de-Bourg, Graves, Lalande-de-Pomerol et toutes celles du Médoc font également partie de l'expérimentation.
Pour l'heure, en Bordeaux et Bordeaux Supérieur, 960 viticulteurs ont stocké 50 000 hectos. Soit un quart des vignerons de cette AOC et 2 % du volume de la récolte 2010. Ces vins pourront être revendiqués en AOC lorsque le rendement de l'exploitation sera inférieur au rendement autorisé, en raison d'une grêle ou d'un gel. Mais attention, le viticulteur doit revendiquer séparément les vins chaque année, au fur à mesure de la constitution de ce stock.
Laurent Mazeau, du château de Costis, à Targon, (800 000 bouteilles écoulées en CHR et grandes surfaces) est un inconditionnel du VCI. « C'est une excellente mesure, car c'est l'assurance de pouvoir continuer à alimenter mes clients et de ne pas avoir de trou d'air », indique-t-il.
De son coté, la Fédération des grands vins de Bordeaux tente de convaincre l'Inao de permettre au viticulteur de choisir entre deux formules : le VCI ou le VSI, le volume substituable individuel. Ce n'est pas gagné.