En 2010, l'agence Loire en Layon développement et l'association Aile (Association d'initiatives locales pour l'énergie et l'environnement, basée à Rennes) ont réalisé des essais de valorisation énergétique des ceps et des sarments. A cette occasion, les deux organisations ont mesuré les résidus et les émissions produits par la combustion de ces matériaux. Le 24 février, elles ont présenté leurs premiers résultats.
Gare aux racines
Premier constat : le taux de cendre est élevé. Il est de 8 % pour la combustion des ceps et de 5,4 % pour les sarments. « Dans les deux cas, on dépasse le plafond de la norme NF 444 haute performance pour les biocombustibles qui est fixé à 5 % de cendres par rapport au produit sec », précise Jérôme Lenouvel, d'Aile.
Concrètement, un vendeur de tels ceps ou sarments ne pourrait pas obtenir la certification selon cette norme, qui fait référence aujourd'hui.
Trop de cuivre, de zinc et d'arsenic
Pour abaisser la teneur en cendres, Aile préconise de récolter les ceps sans les racines. « C'est ce que nous avons fait dans la seconde campagne d'essais dont les résultats seront disponibles au début de l'été », indique Thomas Cesbron, de l'agence Loire en Layon développement.
Ce changement devrait aussi améliorer la combustion et diminuer les émissions de poussières. Celles-ci sont en effet nettement supérieures au seuil fixé par une autre norme, la NF CEN 303.5. Elles atteignent jusqu'à 590 mg/m3 de ceps, alors qu'il ne faudra pas dépasser 100 mg/m3 en 2012.
Les tests indiquent aussi que les cendres renferment trop de cuivre, de zinc et d'arsenic. Les concentrations en arsenic atteignent 3,3 mg/kg de ceps et 1,8 mg/kg de sarments, alors que la certification NF 444 haute performance est obtenue par des produits renfermant moins de 1 mg/kg.
En revanche, les émissions de métaux lourds, durant la combustion, sont acceptables. Elles sont identiques, voire inférieures à celles du bois.