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NOUVEAUTÉS - À L'ÉPREUVE DU TERRAIN

PULVÉRISATION L'injection directe SPID 2 reste à fiabiliser

CLARA DE NADAILLAC - La vigne - n°231 - mai 2001 - page 81

Le système SP-ID de Spray Concept limite les risques de pollution par les phytos. Mais s'il semble au point pour les produits phytos liquides, quelques améliorations doivent être réalisées pour fiabiliser l'injection de solides.

Le principe : cet appareil se base sur l'injection directe, qui consiste à réaliser la bouillie au fur et à mesure du traitement. Le viticulteur ne transporte ainsi que de l'eau pure dans sa cuve principale.

Le matériel : le SP-ID 2 LP s'installe sur le pulvérisateur du viticulteur. Il est constitué d'une partie dédiée aux liquides comportant minicuves et injecteurs, ainsi que d'un circuit pour les poudres, avec là encore des minicuves et des doseurs. S'ajoutent à cela un mélangeur et une pompe de gavages. Le boîtier de commande se place en cabine. Les produits phytosanitaires sont introduits purs dans les minicuves de 30 ou de 110 litres. Il est possible d'embarquer jusqu'à cinq produits différents.

L'intérêt : le viticulteur n'a pas de bouillie à réaliser, ce qui diminue les risques de pollution par débordement lors du remplissage. De même, il n'y a plus de fonds de cuves à gérer, ni de calculs de doses à réaliser en fonction de la surface à traiter.

Le prix : de 15 000 à 18 000 € HT.

Contact : Spray Concept. Tél. : 0 821 02 64 64.

Site : www.spray-concept.com

Le Point de vue de

Alexandre Davy, de l'IFV de Blanquefort (Gironde)

« C'est encore un prototype »

Alexandre Davy, de l'IFV de Blanquefort (Gironde)

Alexandre Davy, de l'IFV de Blanquefort (Gironde)

« Nous testons le SPID 2 de Spray Concept depuis 2009 au château Beychevelle, tant avec des liquides qu'avec des poudres. Nous voulions vérifier que la dose délivrée était conforme à celle demandée, nous assurer qu'elle reste constante dans le temps et mesurer le temps de réaction pour modifier la concentration de la bouillie. Le SPID 2 a été capable de délivrer une dose correcte et constante au fur et à mesure du traitement, tant pour les liquides que pour les poudres. Le système a bien répondu aux changements de concentration. Toutefois, l'appareil tient encore plus du prototype que d'un outil finalisé et sa fiabilité doit être améliorée. Nous avons eu des problèmes mécaniques (doseurs grippés…), de connectique, etc. Mais à partir du moment où le système démarrait, la dose délivrée était correcte. Depuis ces tests, le constructeur a fait évoluer son système et propose une version plus finalisée, le SPID 3, que nous allons continuer à tester. »

Le Point de vue de

Christophe Renou, viticulteur à Reignac (Gironde)

« Mal intégré à mon traîné »

Christophe Renou, viticulteur à Reignac (Gironde) © P. ROY

Christophe Renou, viticulteur à Reignac (Gironde) © P. ROY

« J'ai utilisé ce système en 2010. Il a bien fonctionné, mais l'intégration sur mon pulvérisateur Nicolas traîné n'était pas optimale. Spray Concept avait installé son système entre le tracteur et le pulvérisateur. La visibilité était mauvaise et j'ai eu des problèmes de basculement de cardan lors des manœuvres de bout de rang. Cette année, l'entreprise a installé le système entre la cuve et la turbine.

J'espère que cela sera plus fonctionnel. J'ai testé le système avec des poudres et des liquides. Sur ces derniers, je n'ai eu aucun problème. En revanche, cela a été plus compliqué avec les poudres. Il faut adapter la taille du doseur à la densité du produit. La prise en main n'est pas évidente. Il faut s'habituer. Cette année, le constructeur devait modifier l'écran en cabine pour le rendre plus convivial. Néanmoins, cet appareil est très intéressant. Il n'y a pas de perte de bouillie, pas de fonds de cuve et donc pas de traitement des effluents. »

Le Point de vue de

Thomas Suply, responsable matériels viticoles chez Moët et Chandon, à Epernay (Marne)

« On peut interrompre le traitement à tout moment »

Thomas Suply, responsable matériels viticoles chez Moët et Chandon, à Epernay (Marne)

Thomas Suply, responsable matériels viticoles chez Moët et Chandon, à Epernay (Marne)

« Nous utilisons le SPID depuis 2007, sur environ 25 ha, tant pour des poudres, que pour des liquides, des mélanges de poudres ou de poudres et de liquides. Le système est installé sur une rampe pendillard. Il est légèrement plus encombrant qu'un doseur liquide traditionnel, un inconvénient, mais cela ne modifie en rien la maniabilité et la visibilité de l'appareil. La qualité d'application est similaire à un pulvérisateur classique. Les avantages sont nombreux : la bouillie est préparée au fur et à mesure de l'avancement. On peut donc interrompre le traitement à tout moment sans perte de bouillie ni colmatage. Il n'y a pas de risque de déversement de bouillie en cas de renversement de l'enjambeur. Il est possible d'ajuster la dose de matière active ou la quantité de bouillie à chaque parcelle. Le circuit se rince conjointement au pulvérisateur et nécessite peu d'entretien. Avec un peu de pratique, le système s'utilise aisément. »

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