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Autant le dire

“Soyons professionnels dans nos achats”

D. L. (Marne) - La vigne - n°232 - juin 2011 - page 8

Fils de viticulteur ayant travaillé quelque temps dans l'industrie, je suis toujours surpris du peu de temps et d'énergie que passent mes collègues vignerons à optimiser leurs achats. Cela s'explique probablement par le cursus scolaire très axé sur la production. Personnellement, je me renseigne auprès d'autres vignerons sur le prix de tel ou tel produit phytosanitaire.

La collecte des infos n'est pas toujours aisée, car les vignerons ont des réticences à échanger sur ce sujet. Chacun pense avoir mieux acheté que l'autre et ne veut pas dévoiler ses bons plans de peur de les perdre. Du pain béni pour nos distributeurs de produits phytos qui renforcent ce penchant naturel en glissant au viticulteur : « Je vous fais un très bon prix, mais ne l'ébruitez pas auprès de vos confrères. » Le vigneron en question, flatté de son privilège, se tait.

Dans les faits, quand la parole se libère, on se rend compte que certains prix « canon » n'en sont pas. J'ai un confrère qui s'est aperçu, médusé et vexé, que ses prix étaient en moyenne 20 % supérieurs aux miens, depuis des années, alors qu'il a une surface plus importante. Dans l'industrie, on effectue des appels d'offres, on fait de la veille pour valider que l'on achète toujours au juste prix pour ne pas être déphasé. Pourquoi ne pas appliquer cette méthode à la viticulture, où les coûts de production sont si élevés ?

Pourquoi être si sourcilleux sur le foncier et sur les limites de propriété, et ne pas prendre le temps de vérifier que le prix du bon de commande des produits phytos est bien celui inscrit sur la facture ?

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