En Alsace, il n'est tombé que 12 à 40 mm de pluie contre 60 à 70 mm habituellement. En Aquitaine, le cumul des pluies du mois passé atteint seulement 22 mm en moyenne. Les vignes en ont subi les conséquences.
« Il n'y a pas de symptômes de sécheresse à proprement parler. Mais la vigne a ralenti sa croissance. Et l'on commence à voir des apex un peu plus pâles », rapporte François Ballouhey, de la chambre d'agriculture de Dordogne.
Des grappes moins lourdes, des baies plus petites
Magdalena Girard, de la chambre d'agriculture de Charente-Maritime confirme : « La vigne poussait de 20 à 22 cm par semaine mais, dernièrement, elle n'a pris que 14 cm. » Dans le Maine-et-Loire, « nous avons remarqué des décolorations internervaires et des symptômes de carences », observe Nicolas Rubin, de l'ATV 49.
Autre conséquence : « Le potentiel de grossissement des baies est certainement affecté. Nous nous attendons à des grappes moins lourdes et des baies plus petites », explique Laurent Panigai, du CIVC, en Champagne. Mais comme les grappes seront moins compactes, elles seront également moins sensibles au botrytis, ce qui n'est pas une mauvaise chose.
Les techniciens ont conseillé aux viticulteurs de défaner chimiquement les enherbements concurrentiels. Et il a fallu arroser les jeunes plantations bien plus que d'habitude. En Charente-Maritime, département sujet à une restriction d'eau totale, les viticulteurs doivent demander une dérogation pour pratiquer cette opération.
Heureusement, les orages tombés tout début juin « ont fait du bien », indique Magdalena Girard. Mais ces averses ont été inégales. Les baies commençant à grossir, des pluies régulières sont désormais nécessaires.
Une fois n'est pas coutume, le Midi échappe à la sécheresse. Les Pyrénées-Orientales et l'Aude ont bénéficié d'une quantité d'eau plus importante. Dans l'Hérault, jusqu'à la _ n du mois de mai, la contrainte hydrique était forte, mais les pluies de début juin ont rétabli la situation.