L'entreprise chablisienne Alabeurthe vient de créer une machine pour récolter les chenilles, à la demande de Denis Merry et Jean-Hugues Goisot, viticulteurs bios. « Sur la parcelle où nous avons le plus de noctuelles, les dégâts équivalent à une gelée à 70 % ! » explique ce dernier. Or en bio, aucun insecticide n'est autorisé. Avec son confrère et l'entreprise Alabeurthe, ils ont donc cherché un système mécanique pouvant éradiquer ces prédateurs. « Nous avons testé de nombreux systèmes, mais nous n'en avons trouvé qu'un seul qui marche, indique François Alabeurthe, de l'entreprise. Nous avons conçu un prototype l'année dernière, que nous avons amélioré cette année. »
La machine est constituée d'une soufflerie, qui envoie de l'air sur la végétation, via deux canons de pulvérisateur Berthoud. Elle se branche sur une turbine de pulvérisateur pneumatique. De l'autre côté du rang, un bac muni d'une grille recueille les chenilles.
L'appareil doit être passé lorsque les ravageurs sortent, c'est-à-dire entre 22 heures et 2 heures du matin et à partir du gonflement des bourgeons et jusqu'au stade trois feuilles étalées. Selon Jean- Hugues Goisot, la vitesse de passage est de 3,5 km/h. Deux passages semblent suffisants pour exterminer les chenilles. « Lors du premier passage, nous en avons ôté 350 sur 1,5 ha, se félicite-t-il. Au second, il n'en restait que 50. La différence entre la zone où nous sommes passés et celle où nous n'avons pas pu le faire est flagrante. »
L'entreprise prévoit de commercialiser cette machine à partir de l'année prochaine. Il sera possible d'opter pour un châssis à brancher sur la turbine de son pulvérisateur pneumatique ou pour un ensemble clé-en-main. Pour Jean-Hugues Goisot, cet investissement sera rentable dès la première année d'utilisation…