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CE BOÎTIER émet des protéodies, des sortes d'ondes sonores censées stimuler les défenses naturelles de la vigne, ce qui lui permet de lutter contre les maladies du bois.
Lancée en 2003, la société Génodics développe des procédés qui permettraient d'éradiquer certaines maladies touchant des productions maraîchères, ostréicoles et viticoles. Le principe : utiliser des sons pour réguler le processus biologique des organismes. Il y a trois mois, l'entreprise a recruté un commercial. Depuis, elle démarche activement les viticulteurs. Son terrain de jeu : les vignobles allant du Bordelais à la Bourgogne, en passant par le Val de Loire. « Dans ces trois régions, les vignes sont très exposées à l'esca et au mildiou. Nous avons fort à faire, le taux de ceps malades y est inquiétant », justifie Philippe Camelot, le commercial.
En dix ans seulement douze vignerons clients
Réelle découverte scientifique ou supercherie commerciale ? Aucun test en laboratoire n'a prouvé scientifiquement les résultats annoncés.
Aucune analyse, aucun comptage par des sociétés indépendantes n'ont été réalisés pour attester que les séquences sonores diffusées inhibent bien les champignons responsables des maladies. « En dix ans, d'Angers à Sancerre, la société ne compte que douze vignerons clients. Un seul possède le procédé depuis plus de trois ans. Si la technique était aussi révolutionnaire, les clients se compteraient par centaines », s'étonne Guillaume Lapaque, directeur de la Fédération des associations viticoles d'Indreet-Loire.
2 000 € pour une machine couvrant trois hectares
Pour la direction de Génodics, « les tests sont trop onéreux ». Pourtant à raison de 2 000 euros pour une machine couvrant trois hectares, l'investissement serait vite remboursé si les tests s'avéraient concluants. Les maladies du bois coûtent, elles, entre 12 et 14 millions d'euros par an en Indre-et-Loire. Sans garantie mais face aux ravages de la maladie, certains vignerons se laissent séduire. C'est le cas à Vouvray, Limeray ou encore Chinon. « Cette approche correspond à mon travail en biodynamie, explique un vigneron de Cravant-les-Côteaux. Pour autant, je pense que seul, ce procédé ne marche pas, il faut le conjuguer avec d'autres traitements naturels. »
L'entreprise, qui veut être légitime, se rapproche des chambres consulaires et groupements bios. Une homologation du procédé semble pour l'heure essentielle.
