Après le ralentissement des deux dernières années, la reprise est manifeste sur le marché vrac de l'AOC Saint-Emilion. A onze mois de campagne, le volume des transactions en vrac est en hausse de 17 % par rapport à la même période de la campagne précédente. Les cours sont eux aussi à la hausse de 6 %, à 142,70 €/hl.
« Nous avons ressenti la crise en 2008 et 2009 avec des cours et des volumes à la baisse, témoigne Jean-François Quenin, président du Conseil des vins de Saint-Emilion. Le marché a redémarré sous l'effet de deux millésimes très qualitatifs et de l'attrait des Chinois pour Bordeaux. Nous avons des grands crus classés. C'est très porteur pour l'ensemble de l'appellation. »
« Il y a une reprise de la demande, confirme Philippe Mallet, responsable des achats vin chez Soveix-Woltner. Saint-Emilion est tiré par le marché des grands crus. Il reste très peu de lots à la vente. » « La qualité de ces deux millésimes a conduit les producteurs à revendiquer davantage de vins en Saint-Emilion Grand Cru, vendu uniquement en bouteilles. L'équilibre stock/sorties est assuré sur l'AOC Saint-Emilion, ce qui explique la fermeté des prix », ajoute Jean-Philippe Code, du CIVB.
Autre atout : le marché n'est pas sujet au déstockage massif. Il est alimenté par un grand nombre d'apporteurs, qui mettent en vente de faibles volumes. La taille moyenne des contrats est de 100 à 150 hl contre 300 hl pour l'AOC Bordeaux. Certes, les stocks se sont alourdis à partir de 2008, mais cet excédent s'est vite résorbé lorsque la demande est repartie. « Le ratio stock de fin de campagne/sorties pour la dernière campagne est dans la moyenne décennale, ce qui témoigne d'une situation saine et d'un équilibre du marché », souligne Jean-Philippe Code.