L'étude sur la baisse de la consommation de vin en France réalisée par Thierry Lorey et Pascal Poutet, enseignants et chercheurs à l'ESC Pau (voir article page 46, NDLR), a été largement reprise par la presse cet été. Cette étude insiste sur le fait que cette baisse est liée à cette jeune génération, dénommée génération Y. Elle est, soit disant, « peu consommatrice » et/ou peu en demande de vin. Mais nous estimons que cette étude appelle plusieurs réponses. Tout d'abord, il est excessif de dire que les jeunes qui boivent du vin sont devenus une exception. L'été, vous pouvez aller tous les soirs sur le pont des Arts à Paris. C'est un pont exclusivement piéton qu'il n'est même plus possible de traverser à partir de 19 heures, car de jeunes adultes (18-30 ans) l'envahissent. Ils organisent des pique-niques avec du vin et non avec de la bière ou des alcools forts. Autre exemple, nous organisons des soirées de dégustation dénommées 20B4 (Vin Before) près d'une fois par mois, à Paris. Ces dégustations sont orientées vers les jeunes adultes. Elles parlent le même langage qu'eux. Elles ont lieu dans des bars branchés, avec des DJ. En moyenne, 250 à 350 personnes viennent par événement. Sur notre page Facebook, les jeunes adultes que nous accueillons témoignent de leur adéquation au vin réinventé. De plus, cette fameuse jeune génération est en plein engouement pour le vin aux Etats-Unis et en Asie, comme en témoignent de nombreuses études d'envergure. Alors pourquoi, en France, une micro-étude réalisée sur 39 personnes est-elle autant diffusée ? Pourquoi être défaitiste et prévoir un avenir sombre pour la filière viticole ? Nous devons communiquer de façon adéquate auprès des jeunes adultes, leur dire que le vin est une culture qui se déguste naturellement, avec intelligence.